On nous dit qu’entre 2009 et 2013, Madagascar a traversé une crise déclinée en période de Transition et pourtant, il faut reconnaître que beaucoup ne se plaignaient pas en ce temps-là. Aujourd’hui, certains regrettent même cette période compte tenu de la situation actuelle, et surtout étant donné la manière dont le nouveau président de la République élu démocratiquement par la voie des urnes, dirige et mène le pays. Depuis les belles promesses, en passant par son élection au second tour avec 53,50% des voix et ensuite par son investiture officielle, le nouveau chef de l’Etat aurait dû réincarner le nouveau départ de la Grande île mais…il y a toujours un mais. En effet, la relance du pays devait logiquement se faire, mais c’était sans compter sur le vrai visage et la vraie personnalité de notre numéro un actuel. Pour faire court, le chef de l’Etat actuel ne sait pas réellement que faire du pouvoir qu’il a reçu de la population et ne fait que des mauvais pas à chaque fois qu’il décide de quelque chose. Par ailleurs, à chaque fois qu’il ouvre la bouche, il ne fait que dire des bêtises ou mentir à la population et tout cela pour protéger ses intérêts particuliers et sa précieuse place qu’il a obtenue par le plus grand des hasards.

Aujourd’hui, la majorité de la population peut se rendre compte à quel point les promesses du président de la République n’étaient en fait que des beaux discours pour amadouer les électeurs et accaparer leur vote. En effet, rien de ce qui a été dit et réitéré lors de la cérémonie d’investiture n’a été concrétisé jusqu’à ce jour. Il suffit de mettre en évidence le problème de délestage qui prend actuellement de l’ampleur, l’insécurité grandissante – aidée par les abus de pouvoir des forces de l’ordre – ou encore l’accès à l’éducation de base qui n’est toujours pas gratuite. De plus, personne ne s’attendait à ce qu’il manipule les lois et les personnes pour assurer sa place de président. C’est la raison de l’existence d’une majorité à géométrie variable à l’Assemblée nationale. Mais c’est aussi grâce à cette manipulation, voire corruption qu’il a été sauvé par la Haute cour constitutionnelle alors qu’il était accusé de violations répétées de la Constitution.

Aujourd’hui, force est de reconnaître que le président de la République et son équipe ont totalement dépassé les bornes, les limites de l’acceptable et du tolérable. Après plus d’une année et demie de règne, le vase est déjà plein et continue inexorablement de se remplir. Il faut même se demander si ce vase n’a pas déjà débordé depuis un bon bout de temps, notamment à cause des dernières élections communales truffées d’irrégularités et de manœuvres frauduleuses.

Demain, il ne faudra plus s’étonner si la Haute cour constitutionnelle accouche de décisions en faveur du régime, que le Bureau indépendant anti corruption reste complètement muette face à des accusations et des actes de corruption graves qui concerne des dirigeants très hauts placés, ou encore que les forces de l’ordre –du moins une partie- puisse prendre la défense d’un président de la République qui a lui-même provoqué sa fin. Aujourd’hui, le régime actuel est quasiment dans de beaux draps d’autant plus que les caisses de l’Etat sont vides ou tout simplement vidées à tort et à travers.

Aujourd’hui, l’Etat souhaite encore faire un forcing quant à l’organisation des élections sénatoriales mais pourtant, la population pourrait ne plus accepter de se faire marcher dessus. Pour cause, le pays a atteint le point d’achèvement qui signifie que la fin du régime actuel est déjà très proche, plus proche que l’on croit. De ce fait, les dirigeants actuels ne peuvent plus faire machine arrière et sa seule échappatoire est un changement radical qui puisse convaincre la population mais aussi les autres factions politiques de ne pas le déloger avant 2018.

Laza Marovola