Le discours du président de la République était très attendu lors de la 70è Assemblée Générale des Nations Unies. Hier, il s’est finalement montré mais a dû « allocuté » devant une assemblée à moitié vide. C’est sur la Web Tv de l’Onu que nous avons pu suivre en direct son discours qui a été, reconnaissons-le, bien ficelé comme d’habitude mais qui est loin de refléter la réalité, comme toujours. Sa plaidoirie a principalement été axée sur les Objectifs de Développement Durable qui sont, selon ses dires, des solutions aux gouvernements pour agir efficacement. Hery Rajaonarimampianina a donc évoqué le problème de la pauvreté qui est toujours présente dans le monde et qui est le principal ennemi du développement. Selon le numéro un malagasy, Madagascar attache une attention particulière à sa population, et notamment à la couche la plus vulnérable. On ne le remettrait pas en cause si 95% de la population vit actuellement sous le seuil de pauvreté avec moins de 2 dollars par jour. Hery Rajaonarimampianina a encore ajouté que la population devait être éloignée de la précarité et de la vulnérabilité, mais il faut pourtant reconnaître qu’aucune des actions des dirigeants ne vont dans ce sens. En effet, les plans de protection sociale, les projets de lutte contre la mortalité infantile et le mariage précoce qu’il a cité sont totalement obsolètes et dénués d’impacts durables. « Nous n’avons plus le droit de décevoir les attentes de nos peuples » a-t-il annoncé hier, mais faudrait-il le rappeler que cela fait plus d’une année et demie qu’il déçoit les quelques 23 millions de Malagasy au jour le jour.

Mendicité à outrance  

L’instabilité à Madagascar est plus que palpable mais le président de la République Hery Rajaonarimampianina a osé plaider à la tribune des Nations Unies que l’achèvement du processus électoral, notamment des dernières élections communales, a fait de Madagascar un environnement favorable à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable. Le numéro un d’Iavoloha a même rajouté que sans stabilité politique et institutionnelle, il n’y a pas de développement durable. Tous ces propos avaient pourtant pour but de mettre son audience dans l’ambiance dans la mesure où il a continué son discours sur les aides budgétaires. Les caisses de l’Etat malagasy sont résolument vides et c’est la principale raison pour laquelle Hery Rajaonarimampianina a lancé un appel au secours relatif aux aides internationales et autres coopérations multi ou bilatérales. La période 2015-2030 serait, selon lui, riche en action pour Madagascar mais il faut toutefois que le pays puisse agir en ayant en sa possession tous les moyens pour réussir. « Madagascar (plutôt le régime /Hvm Rajaonarimampianina) demande à l’Onu de mettre en place des structures de financements pour les projets de développement économique. » Il faut dire que cette demande est tout à fait « légitime » dans la mesure où les bailleurs de fonds (Fmi, Banque Mondiale) sont réticents à prêter de l’argent à Madagascar compte tenu du contexte sociopolitique. Par ailleurs, Hery Rajaonarimampianina a demandé à ce que les conditionnalités des financements soient plus allégées dans la mesure où elles ne devraient pas rajouter des difficultés aux pays qui ont déjà beaucoup de mal à se relever. Même si le chef de l’Etat a vanté au début de son discours que l’Onu était la structure la mieux placée pour résoudre les maux de ce monde, son appel pourrait rester sans réponse.

Laza Marovola