La République de Madagascar a soumis sa Contribution Prévue Déterminée au niveau National (Cpdn) au niveau du site Web de la Convention cadre des Nations Unies pour le changement climatique (Ccnucc) le 24 septembre. Focus sur le volet « atténuation ».
Dans le volet « atténuation », le document précise que la Cpdn de Madagascar est la résultante des mesures d’atténuation pour tous les secteurs, comparée au scénario de référence national « business as usual » (Bau). A l’horizon 2030, Madagascar vise une réduction de l’ordre de 30 MtéqCO2 de ses émissions de gaz à effet de serre, soit 14% par rapport au scénario Bau, projections établies sur la base de l’inventaire de gaz à effet de serre de l’année 2000 à l’année 2010. A cette réduction s’ajoute l’augmentation des absorptions du secteur Utcatf qui sont de l’ordre de 61 MtéqCO2 en 2030.

Quatre principaux  domaines

Les « grandes actions » identifiées par l’Etat malgache en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre couvrent quatre principaux domaines : l’énergie, l’agriculture, le recyclage des déchets, et le développement des stocks de carbone au moyen de la gestion durable de l’Utilisation des Terres, du Changement d’Affectation des terres et de la Foresterie (Utcatf). Dans le secteur énergétique, on relève le développement de l’énergie renouvelable, notamment l’augmentation de la contribution de l’hydraulique et du solaire à 79% (actuellement de 35%), et l’adoption des foyers améliorés par 50% de ménages en 2030. Dans le domaine de l’agriculture, l’Etat malgache envisage la diffusion à grandes échelles des Systèmes de Riziculture Intensive / Améliorée, la promotion à grandes échelles de l’agriculture de conservation et de l’agriculture climato-intelligente, ainsi que la diffusion de l’arboriculture  sur 5000 ha par an à partir de 2018. La production de biogaz à partir des eaux usées et le compostage de 50% des déchets organiques ménagers  sont les actions prévues en matière de recyclage de déchets. Enfin, dans le cadre de l’Utcatf, citons entre autres le reboisement à grandes échelles pour un système durable de production de bois et avec des espèces autochtones pour la conservation, la réduction du prélèvement de bois des forêts, l’intégration effective du mécanisme Redd-plus, la diffusion de l’agroforesterie et le contrôle des feux de forêts et des prairies.

Des actions réalisables

A part les objectifs dans les secteurs de l’énergie et du recyclage de déchets, la plupart des objectifs sont des actions qui ont déjà été initiées à petite ou moyenne échelle à Madagascar. Autrement dit, ces actions sont toutes réalisables mais leur réalisation effective reste un mystère. En effet, le document soumis précise que « ces objectifs restent conditionnés aux supports financiers qui seront reçus de la part des partenaires mondiaux (contributions conditionnelles) ». L’estimation des coûts d’atténuation se chiffre à plus de 6 milliards d’Usd. Le document rajoute : si rien n’est fait, les émissions de Madagascar évolueront d’environ 87 MtéqCO2 en l’an 2000 pour atteindre 214 MtéqCO2 en 2030.

Ra-Dom