Hier encore, nous avons eu droit à un autre épisode de la série relatif à l’impatience de la candidate du Tim, ou plutôt de son époux, à effectuer la passation de service au niveau de la Commune urbaine d’Antananarivo. En effet, Lalao Ravalomanana et son équipe se sont encore présentées aux portes de la mairie pour forcer la main de l’actuel président de la délégation spéciale (PDS). Avant que la troupe du Tim n’entre en scène, le colonel Joseph Ramiaramanana avait précisé, lors d’une conférence de presse être prêt pour effectuer une passation en bonne et due forme. A ce sujet, il a indiqué ne pas encore avoir reçu de notification ni du ministère de l’Intérieur, ni de la Préfecture de police. Il a donc réitéré qu’il ne s’avancera pas vers la passation de service sans en avoir reçu l’ordre. Du côté du PDS, c’est donc un NON catégorique. Toutefois, le couple Ravalomanana et ses partisans ne le voient pas du même œil. Pour défendre leur cause, l’administrateur civil Julien Andriamorasata a pris les devants en mettant de côté le respect et en menaçant littéralement le PDS. Selon ses propos, l’équipe du Tim a déjà reçu une notification du préfet de police via un sms et un mail confirmant l’exécution de la passation de service. Cet administrateur civil a même joint le préfet par téléphone pour donner des ordres au PDS qui a continué de refuser. « Vous (PDS) osez désobéir à vos supérieurs. (…). Je vous dénoncerai pour vouloir attendre une autorisation émanant des Karana. » Tels ont été les propos du pro-Ravalo, mais cela n’est rien par rapport aux dires de Marc Ravalomanana. En effet, l’ancien exilé d’Afrique du Sud a indiqué sans se cacher que la passation de service pouvait se faire à l’abri des regards si cela dérangeait quelqu’un. Avant cela, il a déjà ordonné à quelques-uns de ses partisans de déplacer quelques mobiliers vers la salle d’Apparat pour y établir ses bureaux. Cerise sur le gâteau, Marc Ravalomanana a ajouté qu’il était présent pour aider son épouse nouvellement élue d’autant plus qu’il saurait très bien diriger la Capitale compte tenu des deux ans qu’il y a passé. On sait tous où veut-il en venir parce que sa gestion de la CUA a fini par un mouvement populaire contre le régime de Didier Ratsiraka. Force est donc de constater que le dictateur fait son retour en force.

Arrêt de mort de Rajaonarimampianina

La passation de service à la Commune urbaine d’Antananarivo ne serait pas un sujet délicat si l’actuel PDS et l’équipe de Ravalomanana ne s’étaient pas livrés à ce tête-à-tête rocambolesque qui met en cause le ministère de l’Intérieur et la Préfecture de police. Toutefois, il faudrait voir plus loin, ou plutôt plus haut dans la mesure où le blocage actuel au niveau de la Commune est principalement motivé par la crainte du régime actuel de voir Marc Ravalomanana et la marionnette qui lui sert d’épouse à la tête de ce poste stratégique. En d’autres termes, il faut conclure avec évidence que l’actuel PDS, le colonel Joseph Ramiaramanana, n’a pas encore obtenu l’aval de ses vrais supérieurs, notamment le président Hery Rajaonarimampianina en personne. En effet, laisser Ravalomanana prendre la tête de la Commune aujourd’hui, alors que les caisses de l’Etat sont vides, s’avère risqué et périlleux compte tenu du fait que l’ancien exilé d’Afrique du Sud n’aura aucun mal à abattre Rajaonarimampianina et/ou à monter la population contre lui. Rappelons-nous que Marc Ravalomanana a déjà crié haut et fort ne pas vouloir attendre 2018 pour siéger de nouveau au plus haut sommet de l’Etat. A l’heure actuelle, le Hvm de Rajaonarimampianina doit se mordre les doigts pour avoir formé une alliance avec le Tim et regretter d’avoir laissé ce dernier, ou plutôt la « Neny » de « Dada » de gagner dans la Capitale. En d’autres termes, si Hery Rajaonarimampianina ne prend pas les bonnes décisions concernant la gestion de la CUA, il signera automatiquement son arrêt de mort. Et c’est peu de le dire.

Laza Marovola