On essaie de prendre ça avec philosophie mais on ne peut s’empêcher de flipper quand même en voyant les chiffres danser devant les yeux en prenant une calculette pour convertir dans toutes les monnaies qu’on croit se référer habituellement, iraimbilanja, dollars, euros, yuans…Car le directeur général du Trésor, Orlando Robimanana, lors d’une intervention à Toamasina a fait état d’un phénomène que l’on soupçonnait déjà mais qui n’a jamais été chiffré par quelqu’un de sensé, de rationnel. Eh oui, on le sait déjà, le gaspillage des deniers publics n’est pas un secret pour personne. Cette fois-ci, à Toamasina, lors d’une rencontre avec le personnel des trois trésoreries d’Ambatondrazaka, Toamasina et Fenoarivo Atsinanana, il a été dit qu’au moins 600 milliards d’Ariary par an des dépenses publiques sont gaspillées, de quoi donner le tournis ! Ce qui est rageant c’est qu’il est de notoriété publique que des tas d’anomalies sont faites dans la gestion des  finances publiques.
Mais peut-être que c’est dans l’air du temps ces gabegies là. Dernièrement, les bisbilles et les bouderies se sont surtout axées sur des histoires de …flouzes ! Les actions syndicales multiples qui tentent de se faire entendre, les budgets qui n’arrivent pas à se financer, les insatisfactions d’indemnités diverses, et bien d’autres. Il y en a même qui ont failli perdre leurs places durant les dernières turbulences, l’actuel président du CST Dolin Rasolosoa en connait un rayon ainsi que les membres du bureau de cette institution.
Et quand la Banque mondiale vous balance des assertions comme quoi l’impact de la crise politique actuelle sur la croissance économique est de 6,3 milliards de dollars il y a de quoi filer le bourdon. Triste de constater que la croissance économique a été freinée à cause de la réduction des dépenses budgétaires d’investissement ainsi que du gel de l’aide publique au développement sans parler de la baisse des exportations.
Une once d’optimisme toutefois dans tout ce marasme harassant, avec la saison des pluies qui arrive et une douceur relative dans le microcosme diplomatique de l’île. Le pouvoir en place et l’Union européenne semblent en effet bénéficier d’une embellie dans leur relation. Et ça s’apprête à s’engager vers un dialogue pour une normalisation des relations entre les deux parties. Une embellie avec cette visite d’une délégation parlementaire de l’Union européenne, des élus soit dit en passant, à Antananarivo qui projette de rencontrer les membres des deux chambres CT ou CST qui, jusqu’ici, ne sont que des « heureux désignés ». Mais la politique étant ce qu’elle est, tout est ce qu’il y a de plus imprévisible et …impénétrable, allez savoir pourquoi.