Jeudi dernier, le projet de loi relatif à la mise en place de la Commission Electorale Nationale Indépendante a été adopté à l’Assemblée Nationale avec 85 votes alors que 76 députés étaient seulement présents lors de cette séance. Par ailleurs, si nous avons indiqué que cette adoption s’est fait grâce au député Jao Vato qui a déboursé au moins 200 millions de Fmg, le Hvm a confirmé nos dires et a remercié ce parlementaire lors de leur sortie à Ambatofotsy samedi dernier. Si les administrateurs ont déjà élevé la voix par rapport aux irrégularités de ce projet de loi, c’est aujourd’hui au tour du Malagasy Miara Miainga de réagir après avoir été mis de côté lors de la consultation pour l’élaboration du dit projet de loi. A ce sujet, le Mmm revendique une réponse de la part du régime par rapport à son rejet de la proposition de loi élaborée par ses soins en compagnie de l’Alliance Républicaine de Madagascar. Pour Laurent Ramaroson, coordinateur national du parti, l’Etat continue à agir dans l’illégalité, notamment par rapport aux procédures ou processus d’adoption d’un projet de loi. A juste titre, le Mmm et l’Armada avait déjà déposé une proposition de loi concernant la Ceni au mois de décembre 2014, ce qui avait laissé 30 jours aux dirigeants pour en discuter et y apporter une réponse. Si toutefois, l’Etat ne s’exécute pas, c’est la dite proposition de loi, et pas une autre qui devrait être proposée à l’Assemblée Nationale. A l’heure actuelle, cette proposition a pourtant tout simplement été jetée à la poubelle.

Le Mmm compte pour du beurre

Hier, si Laurent Ramaroson a indiqué que le manquement de l’exécutif par rapport à la proposition de la loi du Mmm et de l’Armada était passible de la dissolution du gouvernement actuel selon la loi, les tenants actuels du pouvoir n’ont pratiquement rien à cirer. Pour cause, toutes les armes se trouvent de leur côté et il reste aujourd’hui à la Haute Cour Constitutionnelle du président de la République de proclamer conforme à la Constitution le projet de loi relatif à la mise en place de la Ceni. Aujourd’hui, même si le Mmm n’a cessé de pointer les dirigeants du doigt depuis le début de ce mois, ce parti pourrait très vite se fatiguer dans la simple mesure où l’Etat n’en a réellement rien à faire de ses avis et de ses critiques. Autrement dit, il n’y a aucune place pour les états d’âmes et si le régime Hvm/Rajaonarimampianina souhaite boucler au plus vite les élections sénatoriales, rien et surtout pas le Mmm ne pourra l’en empêcher. A l’heure actuelle, le Mmm compte tout simplement pour du beurre, beurre avec lequel les dirigeants tartinent leur pain le matin, pour ensuite l’expulser par un trou noir dans la journée.

Laza Marovola