Les maires ont attendu de ces deux jours de formation à Ivato, une annonce de l’augmentation de la subvention octroyée à leur commune mais ce ne fut pas le cas. Leurs visages affichaient une déception totale et pour la plupart, les deux jours à Antananarivo n’étaient que perte de temps. « La formation relative à la gestion financière et à la  stratégie de négociation pour plus de financement venant de l’extérieur. Nous avons pourtant attendu à ce que le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation révise le montant de la subvention pour permettre à chaque commune de mieux travailler mais au lieu de ça, il a plutôt incité les maires à renforcer leur collaboration avec les bailleurs pour disposer plus de financement », explique un des nouveaux élus. Par ailleurs, plus de 60%  occupent pour la première fois un poste de décision de cette envergure, ainsi, il ne leur est pas facile de négocier un appui budgétaire. « Deux jours de formation sont loin d’être suffisants pour apprendre à tous les maires la stratégie de négociation. Le ministère de l’Intérieur devrait renforcer son appui aussi bien technique que financier surtout pour les communes dans les zones enclavées », poursuit les maires concernés.

D’un autre côté, le ministre de l’Intérieur a souligné que l’objectif de la formation est de parvenir à une décentralisation effective, ce qui est pourtant loin de la réalité. Pour le gouvernement, la décentralisation n’est qu’une expression et rien de plus. Les communes vont devoir se débrouiller pour disposer d’une autonomie financière d’autant plus que le budget du ministère de l’Intérieur aurait été révisé à la baisse dans la loi de finances rectificative. Les communes nouvellement formées sont les plus à souffrir de ce manque de moyen. « Nous n’avons même pas de bureau pour travailler. Le gouvernement devrait voir de près la situation des nouvelles communes parce qu’il nous est difficile de fixer un quelconque objectif avec de telles conditions » explique un maire.

Ralambomamy