Maintenant que les élections communales et municipales sont achevées et que les maires élus ont déjà pris leurs fonctions, la prochaine étape, et probablement la dernière mission, pour la Commission électorale nationale indépendante pour la Transition (Ceni-T) sera d’organiser « sans incident majeur » les sénatoriales. En effet, cette structure a prévu de tenir ces scrutins pour le 29 décembre 2015, date qui se trouve en pleine période de pluie. Ainsi, un des membres de l’association des anciens conseillers supérieurs de la Transition (Acs) n’a pas manqué d’émettre des réserves. Certes, il a admis que le pays a besoin de l’instauration le plutôt possible du Sénat mais pas dans de mauvaises circonstances.

Cette personnalité politique craint qu’avec les conditions de la tenue de ces élections, il est fort probable que des incidents surviennent et ensuite, la Haute Cour Constitutionnelle (Hcc) serait dans l’obligation d’émettre d’autre décision pour « protéger » le piédestal du président de la République. « Et pourtant, il aurait juste fallu que cette Cour ait empêché la violation de la Constitution pour éviter d’autres problèmes » a-t-il estimé.

Il est vrai que cette expérience en pleine période pluviale n’est pas une première pour la Ceni-T, même si les sénatoriales ne se jouent qu’à échelon régionale. Les élections du décembre 2013 ont connu des défaillances sur tous les plans et la situation ne s’est pas amélioré lors des dernières communales où les tribunaux administratifs ont enregistré un nombre record de requêtes. Mais comme à son habitude, le régime s’entête à poursuivre son chemin et ne tient pas compte des leçons à retenir. Reste à savoir quel nouveau pacte la population devrait s’attendre à l’issue de ces scrutins, au cas où certains acteurs politiques décident d’entamer une nouvelle fois, une procédure pouvant déboulonner le président Hery Rajaonarimampianina.

Vahatra Ny Aina