La nouvelle équipe dirigeante de la ville d’Antananarivo vient de sortir, hier, son organigramme. Les grands maux qui ont, depuis toujours, rongé la Capitale, seront traités par des structures de la taille d’une cellule. Ce sont les embouteillages, l’assainissement – les canaux d’évacuation d’eaux usées ont déjà montré ces extrêmes limites avec les gouttes de pluies de ces deux derniers jours -, et entre autres, l’approvisionnement en eau potable. Les directions importantes et essentielles pour l’administration de la Capitale sont passées tout simplement au rang de … division alors que d’autres problèmes cruciaux ne trouvent pas preneurs dont le phénomène de bidonvilisation ou l’insécurité. En un mot, cet organigramme présente des dysfonctionnements graves. Sans aucun doute !

Le bureau du conseil municipal a voté, hier, l’organigramme de la Commune urbaine d’Antananarivo. Ce vote a été jugé précipité par certains membres du conseil étant donné qu’on ne leur a aucunement laissé le temps d’étudier le document y afférent et d’en apporter des suggestions. Par conséquent,  l’équipe de l’association Freedom a décidé de sortir de la salle et de ne pas y participer. « Nous avons estimé à juste titre, que les conseillers du parti TIM avaient plusieurs sujets de débat à soulever sur le projet, raison pour laquelle ils ont insisté pour qu’ils aient lieu dès le premier jour même. Cependant, grand fut notre surprise lorsque le moment venu, aucun conseiller du TIM n’a été capable d’émettre la moindre remarque. Ils ont voulu immédiatement passer au vote pour adopter l’organigramme, qui est ainsi validé sans un minimum de débats, ni sur la forme ni sur le fond, et sans le moindre amendement », a souligné Lalatiana Rakotondrazafy. Cette dernière a, une nouvelle fois, confirmé son refus face à cette pratique de l’équipe de Lalao Ravalomanana voulant systématiquement éviter tout débat d’idées, ouvrant ainsi la voie à la pensée unique qu’on cherche à ériger en mode de gouvernance à la Commune urbaine d’Antananarivo. Toutefois, l’absence de l’équipe de Freedom n’a aucunement empêché son adoption, hier même.

Une équipe incompétente

Justement pour le fond, la maire de la capitale a fait part d’un organigramme négligeant ouvertement les principales attributions de la CUA dont les travaux d’assainissement, la gestion des marchés et du parking, … Ceci confirme davantage l’incompétence de l’épouse de l’ex-chef d’Etat et de son équipe à gérer la ville des mille. Et pour se montrer plus dépassée, la dame de la Commune a décidé d’inclure dans le service du protocole, les relations extérieures et la communication. En somme, le chef de ce service va élaborer la stratégie de communication de l’institution, gérer la communication institutionnelle vers de plus hautes instances mais aussi vers les fokontany, et entre autres, corriger les communiqués de presse !

Par ailleurs, celle ayant promis d’apporter son aide aux plus démunis et qui se dit en connaissance de leurs besoins,  a oublié l’essentiel notamment l’entretien des 94 EPP de la Capitale. Faute d’infrastructures, l’effectif des élèves pouvant intégrer les écoles primaires publiques a grandement régressé surtout après les dégâts causés par la précédente saison des pluies. Cette situation ne va pas en s’améliorant à voir les priorités du maire.

Cette dernière s’est engagée à combattre l’insécurité et à apporter une nouvelle vision afin d’instaurer une bonne gestion pour le développement de la CUA, à négocier avec les bailleurs pour plus de financements, à lutter contre tout abus de pouvoir et travailler étroitement avec tous les conseillers municipaux. Seulement, il faut reconnaître que pour y parvenir, il faut de la compétence, et visiblement, c’est un critère qu’elle ne disposerait pas.

Pire, la maire d’Antananarivo et son équipe semblent ne pas savoir que l’Apipa n’est pas rattaché à la CUA mais au ministère de l’Eau, tout comme le Samva d’ailleurs, et l’Agetipa au ministère d’Etat en charge des projets présidentiels, de l’aménagement du territoire et de l’équipement ainsi que le FID à la Primature. Mais comme on dit, il n’est jamais trop tard d’apprendre. Certains journalistes le font tout le temps.

Ralambomamy