La séance de questions-réponses entre le Gouvernement et le Congrès de la Transition a débuté hier à l’Hémicycle de Tsimbazaza après un report. Les questions pleuvaient de la part des congressistes désignés sous la houlette de Mamy Rakotoarivelo tout comme les réponses venant des membres du gouvernement dirigés par le Premier ministre Omer Beriziky. Cependant, le vrai débat démocratique n’a pas eu lieu tout comme les questions essentielles durant cette transition n’ont pas été posées.
La séance de questions-réponses entre l’exécutif et le Parlement est prévue par la Constitution. Il s’agit pour le Parlement d’un moyen d’information sur les activités du gouvernement et de contrôle de celui-ci. L’essentiel au niveau de cette séance est de faire monter le débat entre ces deux pouvoirs en vue d’améliorer les relations. Toutefois, aucun débat réel n’a eu lieu quoi que de nombreux sujets aient été effleurés de la part des parlementaires. Le code des investissements, les chèques carburants, le détournement de deniers publics au sein de la société Fanalamanga, les feux de brousse, les bois de rose, la société Sirama, les canaux d’irrigation, la vaccination des bœufs, etc. ont été soulevés par les congressistes. Les membres du gouvernement dans leur majorité n’ont donné que des réponses succinctes, triant la plupart du temps les questions pour répondre à leur guise.
Certains observateurs commencent dès lors à se poser des questions sur l’absence de sanctions suite à ces séances de questions-réponses. Une fois la séance terminée, aucune résolution, aucune orientation ou vision n’est prise de la part des acteurs concernés. L’Exécutif comme le Parlement retournent tous, chacun de leur côté, à leur travail habituel dont les résultats sont connus. Mais pour cette séance à Tsimbazaza d’hier, d’aucuns se sont étonnés que le Parlement et l’Exécutif n’aient pas longuement débattu de la fin  de la transition par le biais d’élections démocratiques. La préparation technique et politique des élections en vue de réduire les éventuelles contestations et diminuer les risques d’une crise postélectorale ont été occultées de part et d’autre. Le vice-Premier ministre chargé de l’Economie et de l’Industrie Botozaza Pierrot, issu de la mouvance Ravalomanana, a même lancé un clin d’œil à l’endroit des parlementaires désignés qu’une fois la transition terminée, ils seront toujours au pouvoir et redresseront l’économie par le biais des industries. Une assertion qui s’est soldée par des éclats de rire dans la salle.

Recueillis par Boaza