Depuis la signature de notre indépendance en 1960, le pays a continué à être mené à la baguette par la volonté des pays étrangers, dont notamment la France. A l’heure actuelle, 55 ans après, cela n’a pourtant pas été bénéfique pour la population et il faut même souligner que la souveraineté a été bafouée par la séparation arbitraire des îles Eparses. En gros, la situation à Madagascar est une des plus catastrophiques, à un tel point que le pays est en train de couler comme un vulgaire tas de roches jetées au milieu de l’Océan Indien. Pour cause, la Grande île a été mouvementée par différentes crises successives depuis un bon quart de siècle durant lesquelles les soulèvements populaires ont toujours eu raison des dirigeants plus motivés par leurs intérêts particuliers. Ces crises sont les preuves évidentes que toutes personnes accédant au pouvoir deviennent très vite aveugles et ne savent pas tirer des leçons des erreurs de leurs prédécesseurs. Toutefois, ce n’est pas un problème héréditaire mais plutôt une maladie des pays pauvres.

Aujourd’hui, nos dirigeants devraient avoir honte de l’état du pays. Pourquoi ? Madagascar est le pays le plus pauvre de la planète Terre. Malgré les richesses enfouies sous notre sol mais aussi dans nos forêts, plus de 90% des 23 millions de Malagasy vivent dans la pauvreté avec moins de 2 dollars par jour, dont 70% dans l’extrême pauvreté. Pour mieux relater l’urgence de la situation, il y a lieu de préciser que ces statistiques sont en progression rapide. Tous les jours, de nouveaux pauvres sont recensés et il suffit de se balader dans les rues de la Capitale pour constater que le nombre de gargotiers, de marchands de fruits, de pistaches, de beignets augmentent de jour en jour. Pourtant, tous ces emplois informels sont un signe flagrant de la pauvreté. Mais le régime actuel n’en a réellement rien à cirer.

En effet, les tenants actuels du pouvoir n’ont aucune politique claire de l’emploi et encore moins une stratégie concrète de lutte contre la pauvreté. Aujourd’hui, beaucoup doivent encore s’endetter auprès de leurs connaissances ou auprès des banques et autres microcrédits pour acheter les fournitures scolaires de leurs enfants. Après presque 2 ans sous le règne de Rajaonarimampianina et du Hvm, le pays ne fait que régresser pendant que les hommes au pouvoir continuent de grossir et de s’enrichir. Contrairement aux populations de la partie sud de la Grande île qui subissent une crise alimentaire annuelle, qui tombent un par un à cause du kere ou de la difficulté à trouver de l’eau, les tenants actuel du pouvoir mènent une vie aisée, voire une vie de luxe. A croire que c’est à cause de ce train de vie mené par les dirigeants que l’Etat est aujourd’hui à court d’argent. En effet, depuis plusieurs mois, les médias ne cessent de rapporter que le régime est en une incapacité financière grave qui n’empêche pourtant plusieurs ministres de s’envoler pour le Pérou, l’Afrique du Sud, la Zambie ou encore la France. D’autre part, ce problème financier ne l’a pas empêché de convoquer une session extraordinaire pour l’adoption du projet de loi relatif à la mise en place précipitée de la Commission électorale nationale indépendante, chose qui accentuera encore plus l’instabilité politique selon les prévisions de plusieurs observateurs.

Autrement dit, les dirigeants semblent ne pas s’intéresser d’assez près aux vrais problèmes, attentes et besoins primordiaux de la population. Au contraire, ces derniers sont obnubilés par le pouvoir et l’obtention de plus de pouvoir. C’est pourtant cet entêtement qui entraîne le navire Madagascar vers les abysses et qui conditionne l’explosion sociale cause principale d’une crise. C’est ce même entêtement qui nourrit le mécontentement de la population. Pour cause, l’intérêt supérieur de la nation et de la population sont tout simplement laissés pour compte aux dépens des caprices des dirigeants cravatés en bleu. Depuis le mois de janvier 2014, le principe de redevabilité a en plus été jeté à la poubelle, raison pour laquelle la situation va de mal en pis et pourquoi le président de la République se fout bien de notre avenir.

Laza Marovola