La chaleur aidant, les esprits s’échauffent facilement et ce ne sont pas les étudiants, et encore moins les forces de l’ordre qui diront le contraire. Car hier les échauffourées entre étudiants et forces de l’ordre se sont poursuivis du côté d’Ankatso. Les points chauds de la semaine dernière déclenchés par les étudiants universitaires à Ankatso à propos du paiement en suspens de leurs bourses d’études de 5 mois ont été ravivés une nouvelle fois en ce début de semaine. Les arrestations d’étudiants, qui ont soulevé une polémique, n’ont pas pu dissuader les étudiants à manifester, jets de pierres à l’appui. Les éléments del’EMMO/REG ne se sont pas gênés pour riposter à coup de gaz lacrymogènes. Toutefois, l’on apprend qu’une plainte contre l’EMMOREG a été déposée par le président de l’Université d’Ankatso pour violation de la franchise universitaire, violation perpétrée lors de l’arrestation d’une dizaine d’étudiants à l’intérieur du site universitaire d’Ankatso.
Situation explosive que ce mouvement estudiantine, et sûrement échaudé par les événements similaires par le passé, la présidence de la transition a tenu à tenter de désamorcer au plus vite ce malaise en recevant hier des représentants des étudiants de l’université d’Antananarivo. D’autant qu’on a sous-entendu que le problème au niveau de l’université d’Antananarivo sera résolu instamment, dans les prochaines 24 heures au plus tard, à l’issue de la rencontre dans la matinée d’hier entre représentants des étudiants et responsables auprès de la présidence de la Transition. Toutefois, il est surprenant de constater qu’à Ankatso, la manifestation n’a pas baissé de volume, un moyen de maintenir la pression peut-être ?
En tout cas, il y a de quoi s’inquiéter côté étudiants, car les membres du personnel administratif et technique de l’Université d’Antananarivo avait prévenu qu’ils ne procèderont  à aucun paiement des bourses d’études s’ils ne sont pas payés également vu que leurs salaires accusent également un retard de paiement. Des couacs à effet domino qui ne font que semer le trouble au sein des universités, et de la population tananarivienne aussi par la même occasion.
Ah dur-dur les revers de cette transition à perpète, il semble encore loin le bout de ce calvaire et ce malgré les déclarations du Directeur des Opérations au sein de la Banque mondiale pour la région Afrique et en charge de Madagascar annonçant sa future contribution au financement des élections en 2013. Encore loin car cette participation est hypothéquée par la nécessité de trouver un accord politique en vue d’instaurer un climat d’apaisement avant les élections. D’ailleurs, les politiciens en sont conscients à tel point que lors du face-à-face entre les membres du Congrès de la Transition et l’équipe gouvernementale, un des vice-premiers ministres s’est permis d’apostropher l’assemblée sur la nécessité d’écourter au plus tôt cette transition.