Les tenants actuels du pouvoir avaient prévu d’appliquer la vérité des prix dès le début de ce mois d’octobre, mais si cela n’est pas encore effectif à ce jour, ce n’est plus qu’une question de temps. Toutefois, une vérité des prix effective ne fera qu’empirer la situation actuelle dans la mesure où l’augmentation incessante du coût de la vie plombe déjà la majorité de la population. Par ailleurs, le faible taux de croissance ne concerne pas et ne permet pas à la population entière d’améliorer son quotidien. Mais il semble que les dirigeants ne s’en soucient pas réellement compte-tenu de la déclaration du ministre Horace Gatien. Ce dernier a indiqué que la vérité des prix devra être réelle dans les plus brefs délais (fin octobre ou courant novembre), même si l’augmentation des prix à la pompe devra être échelonnée. Au passage, le ministre a reconnu que la population ne supportera pas la hausse des prix du carburant d’autant plus qu’on parle d’une augmentation de 300 ariary par litre du prix actuel. Cela signifie juste que la population devra se préparer mentalement et financièrement parce que les dirigeants iront jusqu’au bout de leur projet.

Contradiction au niveau des prix

Depuis plus d’une année et demie et depuis la présidence de Hery Rajaonarimampianina, les cours du pétrole ne cessent de plonger. Aujourd’hui, le baril de pétrole Brent (référence en Europe) s’échange à 46,74 dollars, contre 42,88 dollars pour le pétrole Wti (référence aux Usa). En tenant compte qu’1 dollar équivaut aujourd’hui à 3 285 ariary et compte tenu du fait qu’un baril équivaut à 159 litres, le litre de Brent ou de Wti devrait coûter moins de 900 ariary (hors taxe et frais de transport). Partout dans le monde, la baisse du prix du pétrole a fait automatiquement chuter les prix à la pompe même si les baisses ne sont pas toujours conséquentes. Pourtant à Madagascar, les prix à la pompe n’ont cessé d’augmenter et continueront de monter en flèche contrairement au prix du pétrole sur le marché international. Pour se justifier, le ministre de l’Energie a indiqué que la baisse du prix du pétrole à l’international n’a pas d’impact direct sur les prix à la pompe à Madagascar. En règle générale, même si l’influence du cours du pétrole sur le prix du carburant est limitée parce que la part du prix du pétrole est faible par rapport au prix final et parce que la part des taxes est élevée, les prix à la pompe dans la totalité de la Grande Ile ont toujours augmenté contrairement à la logique mondiale.

Laza Marovola