Dire que c’était prévisible risquerait d’attirer l’ire de certaines entités mais tout de même, à force de mégoter sur tout, on tombe forcément sur un os. Les étudiants d’Ankatso l’ont fait très bien comprendre hier en continuant encore leur grève. Et pour cause : de cinq mois de bourses d’étude réclamés, l’Etat n’a daigné leur accordé qu’un mois  avec les frais d’équipement en sus, c’est moins que ce qu’ils ont escompté recevoir. Et comme si cela ne suffisait pas, le personnel technique et administratif d’Ambohitsaina a fait aussi des siennes en refusant de payer ces fameuses bourses d’étude, et ce malgré le fait que les bourses soient déjà disponibles tant que l’Etat ne daigne payer leur salaire du mois d’octobre. Un peu vicieux comme truc !
Mais comme on le sait, le mégotage il n’y a pas qu’à Ankatso qu’on le trouve et l’APB, l’Association Professionnelle des Banques, l’a bien fait sentir hier dans la matinée en fermant les portes de toutes les agences sur tout le territoire de 8 heures à 11 heures. Là aussi, c’est en réponse à sa sollicitation de renforcer la sécurité dans sa globalité et pour les banques en particulier. Et il y a de quoi avec les huit braquages de banques en trois ans dans l’île dont la moitié, c’est-à-dire quatre, pour cette seule année 2012. Une deuxième alerte donc de la part de l’APB tout en montrant sa solidarité dans le tourment de l’insécurité qui l’assaille. Il est difficile de comprendre l’ordre de priorité dans la sécurisation sur cette île, bien que l’on ne soit pas spécialiste de la sécurisation, il est tout à fait naturel que l’on s’occupe sérieusement de protéger les établissements banquiers où les flux d’argent sont considérables en une seule journée. En toute logique, la sécurisation doit se baser sur la « prévention », éviter l’avènement de tout acte illicite, courir après les malfaiteurs une fois l’acte malveillant commis c’est du « médecin après la mort », non ? Mais assurément, il y a des notions dans la Grande île qui sont difficilement conciliables, entre autres la sécurité et les intérêts du grand nombre et ce n’est pas une nouveauté sinon on n’en serait pas là à attendre la fin hypothétique d’une transition qui semble se vouloir « être » à perpète faute de « conciliation »!
La populace ne peut que baver en lorgnant sur les privilégiés privés qui s’octroient les services des éléments des forces de l’ordre armés pour se protéger et protéger leurs biens. Apparemment, c’est loin de s’effacer du paysage urbain ce genre de fait. Il y aura toujours des privilégiés qui pourront s’offrir les services de policiers ou militaires armés, qui sont, soit dit en passant,  payés par les deniers publics. Mais peut-être que pour les banques, elles s’y sont mal prises pour arriver à « intéresser » sérieusement les pouvoirs publics et se faire comprendre par la même occasion, qui sait ? Pour le moment, on n’a pas encore vu de policiers ou de militaires armés pour sécuriser les banques, non ? A force de mégoter…