Collège agricole – Insuffisance de l’appui de l’Etat
Avec son vaste terrain, Madagascar est un pays à vocation agricole. Cependant, la technique culturale appliquée par les agriculteurs est souvent la technique traditionnelle. Il n’est pas étonnant de voir la faiblesse du rendement. L’agriculture moderne pourra être un levier de notre développement. Pour ce faire, des formations sont nécessaires. Des collèges agricoles existent. Ils forment les jeunes paysans. Leur nombre est pourtant très peu, et l’appui de l’Etat est insuffisant.
Entre 2003 et 2014, il a fallu 4 220 000 000 Ar (1 500 000 Euros) pour faire fonctionner les quatre collèges existants. Ce coût est reparti en 40% d’investissement et 60% de fonctionnement, il est globalement reparti de manière égale entre les collèges.
Les investissements dans les collèges sont très variables selon leurs historiques : dans les deux premiers collèges implantés sur des sites mis à disposition par l’Etat, les investissements de départ étaient moins importants que dans les collèges d’Ambalavao et Ambondromisotra où il a fallu construire toutes les infrastructures.
Les dépenses de fonctionnement ont évolué proportionnellement au nombre de classes ouvertes. Le fonctionnement des collèges s’est stabilisé à environ 100 000 000Ar (35 000 Euros) depuis quatre ans. Les charges se répartissent en charges de ressources humaines (salaires des équipes) pour 50%, charges liées aux élèves pour 20% (cantine, assurances,…), charges liées à l’exploitation pédagogique agricole pour 10%, charges liées aux déplacements pour 10% et les autres charges de fonctionnement (fournitures,.. ) pour 10%
Cette structure des charges reflète la volonté de Fifata à travers les collèges agricoles d’offrir une formation de qualité aux fils et filles de paysans malgaches, donc des formateurs qualifiés, une exploitation pédagogique intégrée, des sites en milieu rural, etc… . Notons que les produits des collèges (écolages, produits de l’exploitation pédagogique) ne constituent que 10% du budget et certains produits, comme la contribution des parents pour le riz des élèves, ne sont pas valorisés dans la comptabilité.
Ramené à l’effectif des élèves en cours de formation, le coût par élève est d’environ 1 400 000 Ar/ élève/année (470 Euros) depuis 8 ans maintenant. La comparaison de ce coût par rapport à d’autres centres de formation doit être effectuée avec prudence, les choix pédagogiques des uns et des autres doivent être pris en compte.
Financement des collèges
Comment les collèges sont-ils financés depuis 12 ans ?
Le financement des collèges nécessite une ingénierie financière complexe. Depuis 2003, il y a eu plus de 20 sources de financement mobilisées pour leur fonctionnement à raison de six à sept différents financements par an. Il s’agit de financements mobilisés localement (Fonds régionaux de développement agricole, programmes du Fida,…) pour 5%, de financements mobilisés au niveau national (Fondation Bank Of Africa, Ambassade de France,…) pour 15%, et des financements internationaux (Cneap, Un filleul pour Madagascar, AFD, Union Européenne,…) pour 80%. A noter que certains de ces financements concernent des dépenses spécifiques, alors que d’autres financent de façon indifférenciée l’ensemble des dépenses et des collèges.
Afin d’éviter les ruptures de financement, la stratégie développée tourne autour de trois axes :
• Planification annuelle et pluriannuelle des dépenses
• Suivi budgétaire, audit et analyse des coûts
• Veille, recherche et entretien des partenariats et gestion de projet
Les principales difficultés rencontrées résident dans la nécessité d’identifier en permanence des partenaires financiers potentiels, de monter des projets et de rédiger de nombreux rapports dans un laps de temps limité.
Le soutien pérenne qu’offrent les partenaires comme le Cneap et Un filleul pour Madagascar assure un financement non négligeable sur le long terme. De plus, leurs contributions permettent de lever d’autres financements car ils servent d’apports bénéficiaires dans les projets déposés auprès d’autres partenaires financiers.
L’autofinancement des collèges peut apparaître comme la solution permettant de s’affranchir des incertitudes des financements extérieurs. Toutefois cette option n’est pas concevable : d’une part, les ressources de l’exploitation pédagogique ne fournissent actuellement que 10% du budget global des collèges, les pousser à augmenter cette ressource pourrait conduire à un changement de vocation du collège qui n’est pas de commercialiser mais de former. D’autre part, il est impossible d’augmenter la participation financière des parents aux frais de scolarité. En effet, un paysan malgache n’est pas en mesure de payer, actuellement, le coût réel de la formation.
Le recours aux financements extérieurs (pas qu’internationaux) semble donc inéluctable (au moins à l’heure actuelle). Toutefois, sans renier le rôle essentiel que jouent actuellement les bailleurs internationaux dans la vie des collèges, on peut regretter que la préférence des institutions est souvent le financement d’investissements, plutôt que le financement de fonctionnement de la formation à long terme. Cette logique de projets est peu adaptée aux besoins des centres de formation. Bien que l’enjeu de l’insertion des jeunes en Afrique subsaharienne fasse partie des priorités des partenaires financiers internationaux, le financement de la formation est encore difficile par rapport au financement de projets d’accompagnement à l’insertion et l’installation des jeunes par exemple.
L’alternative serait le financement par l’Etat. Longtemps absent dans le soutien aux centres de formation agricole privés, l’Etat s’est engagé depuis 2012 sur la mise en place d’une Stratégie Nationale de Formation Agricole et Rurale (Snfar). Une étude plus approfondie des coûts et des systèmes de financement des centres de formation agricole existants sera sans doute nécessaire afin de pouvoir faire des comparaisons et de proposer le (ou les) modèle de financement adapté(s). Les expériences des structures qui ont étés mises en place pour financer le développement agricole, comme les Fonds Régionaux de Développement Agricole (Frda), peuvent être aussi valorisées.
L’Etat est en tout cas très attendu par la profession agricole malgache dans le soutien à la formation de la relève des exploitants agricoles. La formation professionnelle des agriculteurs est un investissement public en capital humain indispensable pour la croissance du secteur agricole, l’Etat doit contribuer au financement de celle-ci à l’exemple des pays dans le monde ayant réussi leur développement agricole.
Aucune des trois options ci-dessus n’est actuellement envisageable seule. Ainsi le financement des collèges agricoles et plus généralement des centres de formation agricole et rurale, devra sans doute à l’avenir être composé de ces trois types de financements.
Recueillis par FR
Misalovana ny andraikitry ny hafa
Anisan’ny fositra tsy mampandroso ny firenena ny fisian’ny sokajin’olona misalovana ny andraikitry ny hafa. Hita misongadina izany eo amin’ny sehatra rehetra. Ny fampahalalam-baovao no anisan’ny lasibatra voalohany amin’izany. Te ho
Mais avant tout ça ?
La découverte d'un nouveau système planétaire par la Nasa fascine le monde scientifique. Sept exoplanètes de taille comparable à la Terre tournent autour d'une petite étoile à près de 40








