Beaucoup d’électeurs se souviennent encore que le candidat numéro 3 de la course à la présidentielle de 2013 avait clairement promis de se battre, et même de se battre dur pour les îles malgaches du canal de Mozambique. Pourtant, jusqu’à présent cette dure bataille n’est restée qu’au stade de promesse et sans plus. Lors de son passage à la tribune des Nations Unies au début du mois d’octobre, Hery Rajaonarimampianina a pris le soin de ne pas soulever la question des îles Eparses. Même après la déclaration provocatrice de la nouvelle ambassadrice de la France, le Président de la République est resté sans voix et fuit même les journalistes malgré le fait qu’il est le premier responsable. Même les demandes d’explication des fronts nationalistes et patriotiques réunis au Live Hôtel depuis la semaine dernière n’ont pas encore obtenue de réponses. Actuellement, l’affaire est en passe d’être officiellement présentée à l’Assemblée Nationale pour que le sort des Iles Eparses soit sérieusement débattu. Si Hery Rajaonarimampianina ne s’est pas encore manifesté et ne s’est pas présenté aux journalistes au retour d’Inde, c’est tout simplement parce qu’il n’a pas encore les bonnes réponses. Toutefois, cela ne saurait tarder d’autant plus qu’un face-à-face entre l’exécutif et le législatif est prévu se tenir vendredi prochain. Alors, on espère seulement qu’il s’écarte de ses discours bien préparés mais sans intérêts.

La France n’a plus de réaction

Le 19 octobre dernier, quelle mouche a piqué Véronique Vouland-Aneini à la Commune Urbaine d’Antananarivo pour qu’elle affirme sans broncher que les Iles Eparses appartiennent à la France. Même si cela a le mérite d’être clair et net, la nouvelle ambassadrice de l’Hexagone n’est pas sans savoir que la résolution 34/91 du 12 décembre 1979 de la 34è Assemblée Générale des Nations Unies a invité la France à entamer sans plus tarder des négociations avec Madagascar en vue de la réintégration des Iles Eparses qui lui ont été séparées arbitrairement. De plus, le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation auraient dû s’appliquer automatiquement autour de la Grande Ile, redevenue un pays souverain lors de la proclamation de son indépendance. Cette affaire est en train de prendre de l’ampleur mais force est de reconnaître que la France, par l’entremise de son actuel ambassadeur et de ses deux prédécesseurs, est devenue muette comme une carpe après le remue-ménage qu’elle a créée. Toutefois, ce silence qui coïncide avec celui de Hery Rajaonarimampianina aurait été convenu pour ne pas envenimer la situation bien que le mal déjà commis soit irréparable. Par ailleurs, après la gifle qu’elle a reçue du ministère russe des Affaires Etrangères par l’intermédiaire de Maria Zakharova, la France, du moins Véronique Vouland-Aneini ne peut fermer que sa grande bouche.

Laza Marovola