A qui profite la facilitation de l’octroi de la nationalité malgache ? La question se pose après la décision précipitée de l’Assemblée nationale à réviser la loi sur le code de nationalité malgache. Il a été évoqué que les étrangers, ayant contribué concrètement au développement du pays, méritent de bénéficier le même droit qu’un malgache. Seulement, la plupart des concernés n’ont même pas clamé cet avantage. Le fait de ne pas disposer la nationalité malgache n’a d’ailleurs pas empêché un étranger d’exercer ses activités dans le pays. Par ailleurs, l’obtention de la nationalité malgache ne fait pas bénéficier à l’étranger de protection sociale particulière. Pour ce qui est d’investir pour de grand projet, on peut facilement disposer d’un bail emphytéotique, permettant de réaliser de grandes constructions. Réviser le code de nationalité n’apporte rien sauf si on veut acheter des terrains à Madagascar. C’est un privilège réservé uniquement à des citoyens malgaches, selon le code actuel.

De son côté, le régime veut se détacher de son image de « mpivarotra tanindrazana » et pour ce faire, il suffit de faciliter l’attribution de la nationalité malgache. Avec des caisses qui sonnent vide, des difficultés à débloquer les appuis financiers des bailleurs de fonds, les dirigeants ne peuvent pas se passer du soutien des opérateurs étrangers présents à Madagascar. Les Karana sont plus actifs dans les projets sociaux, d’autres plus présents lors de situations difficiles telles les catastrophes naturelles. Mais pour ces opérateurs, rien n’est gratuit et de ce fait, les dirigeants doivent se plier à leurs diktats dont l’appropriation de terrains à Madagascar.

Ralambomamy