Tseheno Rakotondrasoa – « A Madagascar, la décentralisation est loin d’être effective »
La défaillance de l’administration publique et la décentralisation non effective sont largement suffisantes pour bloquer le développement d’un pays. C’est pourtant le cas de Madagascar et malgré les diverses dénonciation des techniciens, aucune amélioration n’a été effectuée. Au contraire, la situation s’est empirée et les politiciens prennent le dessus de toute décision. Les techniciens ne contribuent pas suffisamment pour changer cette pratique et de leur côté, les politiciens ne se fixent aucune limite et se croient pouvoir tout faire. L’administrateur civil et chercheur en géopolitique, membre du Cercle de réflexion des administrateurs civils et du Syndicat des administrateurs civils de Madagascar, Tseheno Rakotondrasoa, fait part de son point de vue sur la décentralisation et l’administration publique à Madagascar.
Depuis des années, la mise en place de la décentralisation est sujette à critique à Madagascar. Qu’en pensez-vous ?
Madagascar se cherche toujours sur la question de décentralisation. Ce principe fondamental de l’administration territoriale est discuté chaque fois qu’il y a changement de régime, même s’il n’y a pas de changement de République. La décentralisation au lieu d’être un facteur de développement, est, pour Madagascar, un facteur de blocage car elle change selon les humeurs des uns et des autres. Dans tout cela il n’y a que les appellations qui changent, le contenu reste le même : Département ou province autonome et même pour les régions. Aucun transfert de compétence n’est jusqu’ici palpable, les collectivités territoriales décentralisées sont même subventionnées, c’est de la pratique honteuse.
Que pouvez-vous dire à propos de cette décentralisation à Madagascar actuellement ?
La décentralisation est loin d’être effective à Madagascar. Pourtant, il faut mentionner que depuis cette année, le régime actuel essaie tant bien que mal de se démarquer de ses prédécesseurs ; séparer la déconcentration et la décentralisation, du moins sur le plan fonctionnel mais ceci reste timide. C’est pourquoi les compétences administratives des Chefs de Région sont partagées avec les Préfets. En principe il ne devrait pas y avoir d’empiètement sur certains domaines entre les politiciens, qui sont à la tête des communes et des Régions et les techniciens à la tête des districts et des Préfectures. Mais il faut admettre que leur nomination revient toute aux politiciens. C’est un cercle vicieux. La décentralisation n’est effective qu’avec des ressources financières propres.
Pourquoi les analyses tournent toujours autours de cette autonomie financière ?
C’est la pièce manquante au puzzle. A Madagascar, les ristournes et autres prélèvements mis en place depuis 2005 pour renflouer les caisses des collectivités décentralisées nous fait comprendre que les communes ne touchent pas plus de 50% de ses recettes lesquelles ont été réduites à 40% en 2015 car il faut les partager avec la province (30%) et la région (30%). Les Communes et les Régions ainsi que les provinces doivent être indépendants financièrement. Mais vu le cas des provinces, elles ne sont que des gouffres financières pour l’administration publique en général. Combien de communes trouve-t-on dans une région et ainsi dans une province ? Avec 40% de ses recettes à quand seront-elles autonomes financièrement ? Si l’on prend comme exemple le système anglo-saxon, sur le plan éducatif, le budget alloué à la décentralisation est largement suffisant pour assurer le salaire des enseignants de la commune ainsi que la mise en œuvre de diverses infrastructures. Par contre pour le système francophone, cette responsabilité est plus que partagée avec le pouvoir central.
Quel bilan peut-on en tirer ?
Mais regardez où en est l’économie régionale et puis nationale. C’est un constat d’échec. Les politiciens et les techniciens sont tous responsables.
Quelles sont les conséquences de cette économie en berne sur l’Administration publique ?
L’Etat s’affaiblit. Un Etat fort peut protéger ses ressortissants même à l’étranger. Pour le cas de Madagascar, même à l’intérieur du territoire, la population et leurs biens ne sont pas en sécurité. En ce qui concerne l’insécurité, le chef de district et les forces de l’ordre ont dû mal à travailler ensemble parce qu’ils demandent à chaque fois les avis de leur chef hiérarchique direct. N’oublions pas qu’après avoir colonisé Madagascar, Gallieni a maitrisé le territoire national : terrestre, maritime et aérien. Ce qui est loin d’être le cas de l’actuel régime.
Mais les fonctionnaires ne sont-ils pas les premiers responsables du sous développement?
Seuls, les fonctionnaires ne peuvent pas contribuer au développement. N’oublions pas que même sans chiffre scientifique, le népotisme et le régionalisme sont en net recul dans le recrutement des fonctionnaires. Je ne dis pas qu’il n’en a pas. Il faut aussi comprendre que ces agents de l’Etat sont sous pression des politiciens. Mais j’accuse ces fonctionnaires qui ne veulent pas céder sur certains points en prétextant le corporatisme. Il ne faut pas attendre les avis des experts internationaux pour comprendre que la gendarmerie et la police doivent être incorporées dans un « grand »ministère de l’Intérieur. Seul Madagascar a des ministères qui correspondent à des corps de fonctionnaires ; intérieur pour les Administrateurs civils, le secrétariat à la gendarmerie pour les gendarmes, la défense nationale pour les militaires, la sécurité intérieure pour la police, la santé pour les médecins…Et certains départements sont subdivisés en deux alors que leurs rôles sont complémentaires c’est le cas du Travail et de l’Emploi. J’estime en effet qu’il est important de procéder à une réforme pour améliorer l’administration publique et la structure institutionnelle.
Ralambomamy
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