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Jeudi 02 Mai 2024

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Occupation française sur les îles malgaches – Atteinte à la souveraineté nationale

 

Les 5 îles malgaches à savoir l’île Europa, Bassas da India, l’île Juan de Nova, les îles Glorieuses, composées de l’île Grande Glorieuse et de l’île du Lys, et enfin l’île Tromelin appartiennent depuis toujours à Madagascar. A la veille de l’indépendance du pays, la France a décidé arbitrairement de séparer ses îles à la Grande île, une décision qui est depuis toujours  reniée par le peuple malgache. L’occupation française dans ces îles malgaches est une atteinte à la souveraineté nationale. Etant donné que le Président de la République est le garant de cette souveraineté, il lui appartient de « chasser » la France de ces îles. Le peuple a aussi le droit de savoir sur les tenants et aboutissants de toutes les négociations sur ces îles, car elles font parties de ses terres. Zoom sur les îles malgaches dans le Canal de Mozambique.

 

Il y a quelques millions d’années, Madagascar s’est séparée de  Gondwana. Mais en s’éloignant de ce continent,  Madagascar a laissé sur la route des bouts de Terre appelés, les îles Éparses et d’autres centaines de petites îles, ilots ou bancs de sables. Les 5 îles dans le canal de Mozambique étaient rattachées à la Grande île.

De par leur éloignement relatif vis-à-vis d’elles-mêmes, des pays et territoires voisins, la zone économique exclusive des îles Éparses  est très étendue avec 640 400 km2 au total.

La végétation tropicale des îles malgaches dans le Canal de Mozambique est disparate d’une île à l’autre : totalement absente sur Bassas da India, elle est relativement luxuriante sur l’île Europa et sur les îles Glorieuses avec une forêt d’euphorbes et de mangroves ; composée uniquement de cocotiers et de filaos sur l’île Juan de Nova et d’herbacées et d’arbustes sur l’île Tromelin. Cette végétation relativement pauvre pour des îles situées sous les tropiques s’explique par la nature essentiellement calcaire du sol des différentes îles, ce qui ne permet pas une bonne rétention des eaux de pluie.

La faune est en revanche très riche et diversifiée dans ces îles malgaches. La faune sous-marine est notamment représentée par des coraux qui forment les barrières coralliennes entourant chaque  île, des tortues de mer venant pondre périodiquement à l’île Europa et l’île Tromelin. L’avifaune est représentée par des colonies d’oiseaux de mer comme des frégates, des fous, des sternes, des flamants roses à l’île Europa,  et aux îles Glorieuses la plus grande colonie de sternes fuligineuses de l’océan Indien , une des plus importantes au monde à l’île Juan de Nova et  à l’île Europa. Enfin, des chèvres sauvages vivent sur l’île Europa qui est envahie de moustiques au coucher du soleil.

Plusieurs études ont évalué ses réserves, entre 6 à 12 milliards de barils de pétrole et de 3 à 5 milliards de m3 de gaz. Un rapport datant de 2010 de l’United States Geological Survey a même qualifié le canal du Mozambique de « prochaine mer du Nord en puissance »

 

Tromelin

Décision unilatérale de la France

 A la veille de l’indépendance de Madagascar, l’État français a refusé de lui rendre les îles Éparses.  « Je mets en garde le Quai d’Orsay pour n’importe quelle emprise de Madagascar sur les îles et îlots français avoisinants. Cela ne se justifie d’aucune manière et risque d’entraîner des inconvénients. Les îles et îlots peuvent revêtir pour nous une importance réelle, notamment en ce qui concerne nos expériences atomiques. Je n’approuve donc pas qu’on introduise Madagascar en quoi que ce soit qui se passe dans ces îles, notamment en ce qui concerne la météo » déclarait le Général de Gaulle. Malgré la violation du principe de respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’État malgache, cette décision  est adoptée unilatéralement par le gouvernement français. La France renforce sa présence dans les îles malgaches. Le 21 février  2007, la France décide unilatéralement d’intégrer les îles malgaches que l’ancienne colonisatrice appelle les îles Eparses, le cinquième district des Terres australes et antarctiques françaises (Taaf).  La France élabore alors plusieurs projets sur ces îles qu’elle considère comme « terres d’avenir ». Actuellement, À l’exception de Bassas da India, toutes ces îles malgaches sont habitées par au moins un gendarme français  (sauf l’île Tromelin), des météorologues et parfois des scientifiques.

Ces îles malgaches  ont fait l’objet en 2009 d’une exposition médiatique particulièrement importante. En effet, les Taaf ont organisé pour la première fois une rotation exceptionnelle du navire logistique et océanographique Marion Dufresne dans ces îles en avril-mai 2009. « Cet événement a permis de mieux faire connaître ces minuscules coins de terre disséminés dans le canal du Mozambique et dans l’Océan Indien, qui présentent un potentiel écologique et économique considérable pour la France » annonce le sénat français.

Aussi le groupe d’études sur l’Arctique, l’Antarctique et les Terres australes a-t-il souhaité faire connaître les atouts et enjeux de ce territoire, en organisant le 5 octobre 2009, en étroite association avec l’administration des Taaf, un colloque consacré aux îles Eparses, à leur intérêt en matière d’étude et de protection de la biodiversité, mais aussi à leur histoire et leur situation géopolitique stratégique.

Le président du groupe d’études, rattaché à la commission des lois du Sénat, a présenté une synthèse du colloque lors de la réunion de la commission des lois du mercredi 17 février 2010, sous la présidence de M. Jean-Jacques Hyest.

« Ce colloque a permis d’évoquer les multiples atouts de ces terres exceptionnelles, et de lancer des pistes de travail afin de valoriser leur situation géographique et d’œuvrer à la protection de leur fragile écosystème. Ont ainsi été abordés les thèmes de la coopération régionale entre Mayotte et les Taaf, à travers le prisme de la récente départementalisation de Mayotte, de la gestion raisonnée des ressources halieutiques, de la mémoire et de l’histoire de l’île Tromelin, de la recherche en sciences de l’univers et de l’impact des changements globaux sur la biodiversité. Il a également permis de prendre toute la mesure de la richesse et la beauté de ces îles, véritables réserves naturelles, qui doivent demeurer des espaces protégés et des sanctuaires de biodiversité. Elles constituent en effet des laboratoires pour l’étude des sciences de la vie, de l’univers et la météorologie. Comme l’ensemble des terres australes françaises, elles offrent un lieu d’observation, qui doit être ouvert à l’ensemble des chercheurs souhaitant faire progresser la connaissance de notre planète. Il convient donc de favoriser et de développer ces îles, notamment en matière de recherche, tout en veillant à respecter des normes environnementales compatibles avec cette partie du monde » note le rapport.

Le sénateur français, Christian Cointat  a annoncé  la nécessité d’assurer une présence sur toutes les îles Eparses habitables. « Si la France ne maintient pas ses positions, d’autres s’y installeront. Sans l’armée, cette partie du territoire national serait menacée » déclare-t-il.

Les îles malgaches sont placées sous l’autorité de l’administration française et des installations militaires ont été développées. Depuis 2005, des prospections d’hydrocarbures sont autorisées.

 

Décision de l’Onu

 La décolonisation de la France continue. Après la colonisation, place à la Françafrique.   La mère patrie garde toujours ses emprises à Madagascar. Mais du point de vue des malgaches, la coopération avec la France est tout à fait infructueuse. Si la France est toujours dans le G8, Madagascar est dans les 8 pays les plus pauvres de la planète. Ce sentiment d’échec provient de la comparaison vite faite avec les pays pauvres du Commonwealth. Les pays anglophones d’Afrique s’en sortent bien que les pays francophones. Et  encore, les pays qui ont lâché la France comme Maurice ou le Rwanda se portent beaucoup mieux qu’avant.

Géographiquement, les îles éparses  appartiennent à Madagascar.  Madagascar a porté l’affaire au niveau de l’assemblée générale des Nations Unies. En 1979, cette assemblée générale a statué comme suit :

Ayant examiné la question des îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas Da India,

Rappelant sa résolution 1514 (XV) du 14 décembre 1960, contenant la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux,

Rappelant en outre la déclaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les États conformément à la Charte des Nations Unies, contenue dans sa résolution 2625 (XXV) du 24 octobre 1970,

Glorieuse

Considérant sa résolution 34/21 du 9 novembre 1979, ainsi que ses résolutions antérieures sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de l’Unité Africaine,

Ayant à l’esprit les décisions sur les îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India, adoptées par la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation de l’Unité Africaine à ses quinzième et seizième sessions ordinaires, qui se sont tenues à Karthoum du 18 au 22 Juillet 1978 et à Monrovia du 17 au 20 Juillet 1979,

Prenant note de la partie de la décision politique adoptée par la sixième Conférence des Chefs d’Etat ou de gouvernement des pays non alignés, tenus à la Havane du 3 au 9 septembre 1979, concernant les îles malgaches de l’Océan Indien,

Rappelant les dispositions pertinentes de la Charte des Nations Unies relative au règlement pacifique des différends,

Prenant note de la demande de réintégration formulée par Madagascar à propos des îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India,

Considérant la disposition maintes fois réitérée du Gouvernement malgache à entrer en négociation avec le gouvernement français en vue de trouver à la question une solution conforme aux buts et principes de la Charte des Nations Unies,

Réaffirme la nécessité de respecter scrupuleusement l’unité nationale et l’intégrité territoriale d’un territoire colonial au moment de son accession à l’indépendance ;

Prends note de la résolution sur les îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India, adoptée par le Conseil des ministres de L’Organisation de l’Unité Africaine à sa trente-troisième session ordinaire, qui s’est tenue à Monrovia du 6 au 20 juillet 1979.

Invite le Gouvernement français à entamer sans plus tarder des négociations avec le Gouvernement malgache en vue de la réintégration des îles précitées qui ont été séparées arbitrairement de Madagascar ;

Demande au Gouvernement français de rapporter les mesures portant atteintes à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de Madagascar et de s’abstenir d’en prendre d’autres qui auraient le même effet et pourraient affecter la recherche d’une solution juste au présent différend ;

Prie le Secrétaire général de suivre l’application de la présente résolution et de faire rapport à ce sujet à l’Assemblée générale lors de sa trente-cinquième session ;

Décide d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de la Trente-cinquième session une question intitulée « Question des îles malgaches Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India ».

 

Contestation

 Le forcing de la France est contesté depuis toujours par le peuple malgache. Des étrangers rejoignent la population malgache. « Contre le droit international, l’État français poursuit une politique du fait accompli visant à coloniser ces territoires qui ne lui appartiennent pas. Les citoyens français ne sont pas tenus informés. C’est en toute discrétion que Paris avance ses pions. Pourtant, il y a 35 ans, l’Organisation de l’unité africaine réclamait déjà la rétrocession des îles. En 1979, l’assemblée générale de l’Onu demandait à la France d’entamer sans plus tarder des négociations avec le gouvernement malgache en vue de la réintégration des îles qui avaient été séparées arbitrairement de Madagascar » dénonce le Parti communiste français. « Au lieu de tenter d’apporter une réponse s’inscrivant dans le respect du droit international, les autorités françaises opèrent une ultime manœuvre en proposant au gouvernement malgache une  co-gestion  des îles. De quoi s’agit-il ? Un tel accord a été conclu avec l’île Maurice concernant Tromelin. Paris faisait miroiter des contreparties, sonnantes et trébuchantes. Il y a la promesse de participer au financement du développement de Madagascar. Cela ressemble à un marché de dupe : un deal en quelque sorte pour faire main-basse sur les îles à moindre coût…Au nom de quel droit ? Les citoyens français et malgaches sont tenus à l’écart de telles tractations. Les décisions se font à huis-clos, entre Paris et Antananarivo. Pourtant, il y aurait besoin d’un large débat sur notre conception vis à vis du droit, sur la préservation d’un environnement riche mais fragile. Sur l’opportunité et les conséquences de forages d’hydrocarbures, et le cas échéant sur les richesses issues du sous-sol. Qui devrait en profiter, et comment les partager ? La Commission de l’océan Indien (Coi), organisation intergouvernementale réunissant cinq pays de la région Océan Indien occidental (Union des Comores, France – au titre du département de La Réunion – Madagascar, Maurice, Seychelles) pourrait être un cadre de discussion à cet effet. Nous le voyons, ce problème dépasse largement celui de quelques autorités franco-malgaches. Il concerne les peuples. Le peuple français qui doit avoir la maîtrise des décisions. Le peuple malgache à qui appartiennent les îles, mais également les Nations-unies sans qui il n’y a pas de droit international respecté » rajoute le parti communiste français. Pour toutes ces raisons, le Parti communiste français appelle au débat et soutient la revendication de souveraineté du peuple malgache.

Le professeur de droit international André Oraison confirme le bien fondé de la revendication de Madagascar sur les îles Eparses et souligne par ailleurs que l’Etat malgache est le seul à pouvoir éventuellement revendiquer l’île de Tromelin. Le professeur André Oraison a réitéré la non-conformité au droit international du décret d’avril 1960 (adopté par le gouvernement français 24 heures avant celui proclamant le retour de l’indépendance de Madagascar) soustrayant les Iles Eparses du territoire de la république malgache.  Juan de Nova se trouvant à 150 kilomètres des  côtes, ainsi que les autres îles longeant son littoral dans le canal du Mozambique.

Edwy Plenel, ancien directeur du journal Le Monde a annoncé que la France  viole la souveraineté de Madagascar.

La Russie demande aussi à la France de restituer les îles  au peuple malgache.

 

Recueillis par FR

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