La nouvelle ambassadrice de la France Véronique Vouland-Aneini aurait mieux fait d’esquiver la question sur les îles éparses même si un quelconque accord a été passé entre les gouvernements malgache et français concernant les îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas de India. Après beaucoup d’autres, l’association « Asandratro ny Fireneko » est une fois encore monté au créneau en pointant du doigt le laxisme et le laisser-aller du président de la République. A la minute où Véronique Vouland-Aneini a déclaré que les îles Eparses appartiennent à la France, Hery Rajaonarimampianina aurait dû de suite renvoyer l’ambassadrice de l’Hexagone dans la mesure où c’est non seulement une provocation mais aussi un aveu circonstancié du non-respect, voire même du viol de la souveraineté de la Grande Ile.

Aujourd’hui, le locataire d’Iavoloha doit agir en conséquence dans la mesure où il est le seul possédant le pouvoir pour le faire. Les simples citoyens et les nationalistes peuvent organiser des manifestations à leur guise mais puisque c’est une question de diplomatie, seuls les prises de décisions et les actes de Rajaonarimampianina peuvent réellement changer quelque chose. Selon Sata Ranaivo de l’association pré citée, le rôle du chef de l’Etat dans cette affaire n’est pas de trouver des explications mais de passer directement à l’action par les pouvoirs conférés par la population.

Hery Rajaonarimampianina, pieds et poings liés

Le président de la République a mis du temps pour trouver les mots à dire en public par rapport à la déclaration de guerre de Véronique Vouland-Aneini. Avant cela, il avait déjà annoncé que la question des îles Eparses n’était pas vraiment une priorité. Il a ensuite rappelés que des négociations avaient déjà débuté depuis 2014, mais cela n’a sûrement rien donné compte-tenu de la situation actuelle. Cette semaine, on a jugé que ses excuses servaient vraisemblablement à protéger les intérêts français au détriment des nôtres.

En d’autres termes, Hery Rajaonarimampianina ne sait pas réellement comment résoudre ce casse-tête ou plutôt, ne le veut tout simplement pas. Dans le cas contraire, lui et son équipe gouvernementale aurait émis un démenti quelques heures après l’affirmation de l’ambassadrice de France. Dans ce cas, il aurait juste fallu prononcer quelques mots comme quoi les îles Eparses appartiennent à Madagascar et non à la France. Mais puisque le numéro un en personne n’a pas osé dire le contraire de ce qu’avait dit Véronique Vouland-Aneini, cela veut tout simplement signifier qu’un accord avec la France empêche Hery Rajaonarimampianina de contredire les dires et décisions françaises. Au fond de lui-même, le locataire d’Iavoloha voudrait bien reprendre les îles Eparses mais il n’y peut rien pour la simple raison qu’il a les pieds et poings liés.

Laza Marovola