Lundi dernier, dès les premières lueurs du jour, des gros bras, des éléments des forces de l’ordre, un huissier de justice et quelques dockers s’étaient attelé à la démolition et à l’ouverture du siège du Fivondronan’ny Sendikà Malagasy Revolosionera  (Fisemare) sise à Ankadifotsy Befelatanana. Cette affaire est relative à un litige foncier qui dure déjà depuis plus de 15 ans et opposant le Fisemare au dénommé Georges Rafidison. Le jour de la démolition, la secrétaire du Fisemare a vite fait de pointer du doigt le non-respect de la loi et l’usage abusif de la corruption pour tirer un trait sur l’affaire. Ca y est ! Les syndicats sont à la rue comme de pauvres sans-abris et les dirigeants n’ont rien pour l’éviter. Toutefois, ils ne sont pas les seuls dans la mesure où le parti Antokon’ny Kongresin’ny Fahaleovantenan’i Madagasikara Akfm arrive également un peu en retard.

Hier, un communiqué signé par son président Eric Rakotomanga stipule qu’après avoir eu vent du malheur du Fisemare, l’Akfm s’est aperçu du non-respect de la loi et de la corruption à tous les niveaux, dont la justice et les forces de l’ordre. Par ailleurs, le parti condamne la démolition du siège du Fisemare et revendique la restitution de ce siège dans les brefs délais. Les remarques de l’Akfm sont certainement louables mais il faut constater qu’elles n’ont pas permis au Fisemare de garder son siège en toute légalité. Il se trouve que trois jours après la démolition de lundi, l’Akfm arrive un peu trop tard. Entre récupération politique et réelle soutien, tout le monde est libre d’interpréter les récents évènements.

L’union des syndicats est primordiale

Après les coups portés contre le droit syndical dans les affaires Air Madagascar et Jirama, le coup de grâce a été assené au Fisemare pour clairement signifier le non respect des syndicats et des droits syndicaux. Dans cette catégorie de trouble, cette affaire Fisemare est la goutte qui fait déborder le vase dans la mesure où c’est l’endroit qui servait de rendez-vous aux employés qui a été détruit sous les yeux de son propriétaire. Depuis le début du règne de Hery Rajaonarimampianina, il est clair qu’un groupe d’individus détenteur de pouvoir en a après les syndicats malgaches et gagnerait même à les diviser. Aujourd’hui, le Fisemare mais également les autres groupements syndicaux ne doivent pas baisser les bras et au contraire, s’unir et revendiquer leur droit d’une seule et unique voix. Le rapprochement entres les divers syndicats se présente maintenant comme le seul moyen de donner de la valeur aux revendications et à la lutte du Fisemare.

Laza Marovola