« Un cas de force majeure ». Ce sont les termes utilisés par la Haute Cour Constitutionnelle (Hcc) pour justifier la tenue des élections sénatoriales le 29 décembre prochain en pleine saison de pluie. Par la suite, la population a eu droit à une marche forcée sans précédent pour la mise en place de la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni) dont l’élection des membres ressemblait étrangement à un jeu de chaise musicale. Cette semaine, le Kmf-Cnoe a pointé du doigt et conteste l’organisation des sénatoriales. Depuis la décision de la Hcc, les observateurs et autres analystes n’ont cessé de réitérer que la Ceni et les élections sénatoriales sont une pure et simple perte de temps et d’argent ne garantissant même pas la stabilité dans le pays. C’est bien le cas de le dire pour la simple raison que la population se trouve complètement dans la misère totale. Hier, Serge Zafimahova a encore remué le couteau dans la plaie : « Je ne crois pas que les élections sénatoriales puissent réellement apporter la stabilité », fait-il remarquer avant de souligner que ce n’est pas la solution à la situation actuelle. L’élection des sénateurs n’est qu’une stratégie pour certains d’obtenir et de gagner encore plus de terrain sur l’échiquier politique et logiquement, cela n’engendrera aucun changement palpable. Serge Zafimahova avoue que le moyen de résoudre le problème du pays réside dans les actions à mener directement à la base.

La réconciliation nationale oubliée 

Après les grandes assises nationales du Ffkm au Centre de Conférence Internationale d’Ivato des mois d’avril et de mai de cette année, on n’a plus entendu la concrétisation des résolutions prises pour la mise en œuvre du processus de réconciliation nationale. A cette époque, le président de la République a signé un document dans lequel est stipulée noir sur blanc, la dissolution de toutes les institutions mise à part la Présidence. On avait crié au coup d’Etat institutionnel et il faut croire aujourd’hui que cette résolution est revenue au goût du jour avec l’approche des sénatoriales. En effet, certains politiciens redoutent que les membres de l’Exécutif décident de dissoudre l’Assemblée Nationale dès la mise en place effective du Sénat. Les guéguerres politiques continuent de mener le pays à sa perte et c’est la raison pour laquelle la réconciliation nationale est primordiale afin d’y mettre un terme. Serge Zafimahova a affirmé que le commencement du processus de réconciliation devrait être sérieusement envisagé par les dirigeants. Ainsi, la mise en place des commissions vérité et pardon, justice et réparation, et refondation de la Nation et de la République serait une étape plus importante que le Sénat.

Laza Marovola