Bien que la Jirama et le ministère de tutelle aient expliqué la raison de la persistance du délestage, la population ne voulait plus rien entendre et surtout pas y croire, tellement elle a entendu des balivernes et des promesses en l’air suivis d’excuses habituelles de la part des responsables. La population de la Capitale commence à se rendre compte que le régime mène effectivement une campagne de manipulation et de diversion et pire, certains quartiers souffrent plus du délestage que d’autres. Les habitants de ces quartiers en sont conscients et une partie a décidé de manifester son mécontentement. C’est le cas des quartiers populaires d’Ambohipo et de ses environs et c’est la sous-agence de la Jirama de ce fokontany qui a subi la colère des gens. Ainsi, ce bureau encaisse les jets de pierre des résidants dans cette zone à chaque coupure d’électricité. Les vitres partent en éclat et malgré l’existence d’un gardien, il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour renforcer la sécurisation des lieux. L’infrastructure prend une couleur particulière puisque des pneus sont brûlés devant le bâtiment. Selon les doléances d’un habitant, « personne ne semble s’occuper de notre cas, probablement parce qu’aucune haute personnalité ne réside  dans notre quartier. Délestage, coupure d’eau, état piteux des infrastructures routières, embouteillages, …, notre quartier rassemble tous ces problèmes et nous en subissons les conséquences néfastes dès la levée du jour jusqu’au coucher du soleil. Cela affecte les revenus de beaucoup de foyers car nos principales activités sont tributaires d’électricité ».

Vahatra Ny Aina