« La Polyclinique d’Ilafy devient l’un des 2.000 centres au monde à être muni de ces équipements de pointe », a expliqué Jacques Schmitt, Directeur général de la Polyclinique d’Ilafy, hier lors d’une journée portes ouvertes organisée pour faire connaître les services de santé au sein d’un établissement qui veut faire de nouveau rayonner dans la région la qualité et le savoir-faire de la Grande île en matière de soins, comme dans les années 1950-60.

Une manifestation grand public qui a servi particulièrement à faire connaître le service de radiothérapie opérationnel depuis mars 2015 à la Polyclinique sous la direction de Pr Florine Josoa Rafaramino. Période durant laquelle ils sont déjà 78 patients à pouvoir bénéficier un coût de prise en charge réduit au tiers par rapport à l’évacuation à l’extérieur, dixit cette éminente spécialiste des cancers à Madagascar. Et ils sont également une dizaine à s’inscrire pour une prochaine cure dans ledit service, dans la mesure où actuellement 70% des  cancers peuvent guérir si on l’a détecté à temps, précise-t-on du côté d’Ilafy.

La mise en place de ce service unique est une « avancée remarquable pour Madagascar », assure le directeur général. Ceci équivaut aussi à un investissement de près de 8 millions d’euros sur la base d’une technologie à l’américaine considérée comme la plus performante à l’heure actuelle. Un investissement dont l’amortissement s’étale sur une décennie, mais qui met la Polyclinique au même niveau de traitement par radiothérapie que La Réunion, précise-t-il dans son discours liminaire avant la visite des lieux.

Normes internationales

Basé sur la qualité des soins et la formation continue du personnel médical, le service s’ajoute et renforce les pôles d’activité de la Polyclinique déjà riche des volets médicine, chirurgie urgences et réanimation, femme-mère-enfant, laboratoire imagerie et pharmacie. La Polyclinique, en s’engageant dans l’acquisition et la mise en place d’équipements performants et aux normes internationales, en collaboration avec des médecins spécialistes expatriés, met la lutte contre le cancer sur la bonne voie.

Le cancer, avec le diabète et les maladies cardio-vasculaires, tous catégorisés comme des maladies non transmissibles, est en train de supplanter les maladies épidémiologiques (VIH, paludisme, tuberculose) dans le monde avec 68% de morbidité sur les 56 décès prématurés par maladie en 2012 contre 49% dans la Grande île, a rappelé hier la représentante résidente de l’OMS présente hier à Ilafy. Dans le pays où les statistiques recensent 1.500 cas dépistés par an sur une estimation de 20.000 infections dont 50% sont du type gynécologique, ajoute-t-elle.

260 collaborateurs

« Cet investissement, en dépit des difficultés ambiantes du pays, bénéficie au bien-être de la population », tient à féliciter pour sa part le représentant de l’Ordre des médecins. Il imprime une image positive du secteur médical malgache car la santé requiert beaucoup de disponibilité et d’humilité, poursuit-elle dans son intervention. Tout en boostant la fierté nationale, cela réduit en même temps les coûts dans la prise en charge des patients ajoute-t-elle, et « permet à ceux qui en ont besoin de se faire soigner sur place ». Et de conclure « Puisse votre initiative imprimer une nouvelle dynamique vers le haut et faire des émules par l’amélioration continue et sans arrêt des prestations médicales à Madagascar.»

Avec 260 collaborateurs dont la moitié médecins et paramédicaux, la Polyclinique d’Ilafy offre une possibilité unique de se faire soigner près de chez soi avec « une qualité et une sécurité identiques à celles des pays occidentaux et avec la supervision d’un directeur médical, le Dr Georges Rakotoarison », résume sur ce point le directeur général.

Solo R.