L’exportation illégale de rondins de bois de rose n’a jamais été aussi importante que depuis l’arrivée de Hery Rajaonarimampianina à la tête de l’Etat. A l’heure actuelle, personne ne sait même plus exactement combien de milliers de rondins ont déjà quitté le territoire clandestinement. Par ailleurs, le nombre de rondins saisis et placés dans des soi disant zones sécurisées est trop élastique et non fiable. Il faut noter que même les documents concernant ces rondins saisis font l’objet de falsification pour permettre les détournements. Evidemment, cela ne serait possible sans le concours de quelques hommes du pouvoir corrompus qui peuvent ainsi garantir la sortie de ces bois de rose. Jusqu’à l’heure, aucun gros bonnets de ce trafic n’ont été interpellés et ceux déjà interpellés ne sont en réalité que des boucs émissaires. Autant dire qu’ils sont intouchables, chose qui dissuade les protecteurs de l’environnement, les autorités étatiques et notamment le ministre de l’Environnement Ralava Beboarimisa. Ce dernier a même déjà confié avoir reçu des menaces, raison pour laquelle il est faiblement percutant et a peu d’envie d’aller aux batailles. Si les trafiquants les plus importants sont aujourd’hui libres comme l’air, c’est tout simplement parce que les dirigeants les laissent faire.

Vers l’intensification du trafic 

Le quota d’exportation zéro pour le genre Disospyros (ébène) et Dalbergia (bois de rose de Madagascar) sera expiré le 15 janvier 2016 prochain. Passé cette date, le Comité Permanent de la Cites devra se réunir pour discuter du plan d’action des dirigeants malgaches concernant les bois de rose saisis. Toutefois, le gouvernement Ravelonarivo a pris les devants et a adopté le 9 novembre dernier le projet de décret portant gestion et sécurisation des stocks de bois de rose et de bois d’ébène sur le territoire de Madagascar et à l’extérieur. Le gouvernement précise même que la Cites a déjà donné son accord pour la vente de ces bois de rose saisis ou dans les sites sécurisés. La vente massive légale des bois précieux issus des trafics illégaux a déjà commencé et les 30 000 rondins saisis à Singapour le prouvent. L’autorisation de l’Etat pour l’exportation illicite du bois de rose ne fera qu’intensifier le trafic et pire encore lorsque les appels d’offres seront diffusés. Par ailleurs, lorsque les autorités gouvernementales restent les bras croisés, les trafiquants ne peuvent qu’en profiter.

Laza Marovola