Avec les artistes qui réclament maintenant le départ du ministre de la Culture, voilà une nouvelle menace contre le régime de Hery Rajaonarimampianina. Ces nouveaux « développements » tombent très mal puisque d’ici peu, la population va se retrouver dans l’eau ou fera face à des éboulements en série – aucun travail sérieux n’a été mené pour se préparer pour la saison des pluies – et pire, va avoir le ventre vide pour les fêtes de fin d’année. Le cocktail explosif peut péter à tout moment !

 L’histoire remonte au 9 octobre dernier, date à laquelle des responsables au niveau de la douane avaient informé la presse que 6 compagnies privées avaient répondu favorablement à un appel à manifestation d’intérêt relatif à la gestion de ce service. Il y a plus d’un mois, la colère des employés ne s’est pas fait attendre pour la simple raison que l’introduction d’une compagnie privée ne ferait qu’alourdir le système ou la structure déjà en place assuré par Gasynet, l’administration et la direction générale des douanes. Si les employés avaient déjà annulé une grève et invité les responsables étatiques au dialogue, il semble que cela ne s’est finalement pas fait. Hier, Hervé Andrianavalona, président du syndicat des employés du service des douanes est de nouveau sorti du silence en réitérant son opposition à l’introduction d’une compagnie privée étrangère dans la mécanique et le mécanisme actuel. Cette nouvelle compagnie serait en charge du contrôle posteriori mais le président du syndicat de préciser que les employés assurent déjà cette tâche et ont même déjà obtenu des résultats probants. Par ailleurs, la SADC a déjà clairement stipulé que l’introduction d’une nouvelle compagnie privée au service de la douane n’est plus acceptable.

Conséquences néfastes

A l’heure actuelle et malgré les contestations du syndicat des employés du service des douanes, l’introduction d’une nouvelle compagnie privé est en passe de se concrétiser à la barbe de tous les concernés. On notera alors que cela ne peut résulter que d’un appui sérieux d’une personne bien placée dans l’appareil étatique. Mais le fait est que l’installation de cette nouvelle compagnie ne sera pas gratuite pour la simple raison que toute compagnie cherche à faire du profit. Ainsi, cela aura un impact conséquent sur l’économie dans la mesure où ce sera aux différents opérateurs économiques de payer le prix. Dans le deuxième cas de figure, le fonctionnement de cette compagnie sera imputé au budget de l’Etat qui souffre déjà considérablement. Par ailleurs, les contribuables ne seront pas non plus épargnés par l’établissement de cette compagnie privée. Une fois encore, un syndicat d’employés monte au créneau et le désintéressement des autorités étatiques est palpable. Mais pour conforter leur opposition à ce projet, Hervé Andrianavalona, président du syndicat des employés du service des douanes, a souligné que l’implantation d’une compagnie privée représenterait un non respect des fonctions régaliennes du service.

Limites de capacité
En tout cas, ce nouveau développement arrive à un moment très critique, malgré l’arrivée des 40 millions de dollars des bailleurs de fonds. Jusqu’ici, aucune préparation sérieuse n’a été menée face à la venue très prochaine de la pluie et des cyclones, et ce, pour éviter les catastrophes de la saison dernière. La mairesse Lalao Ravalomanana se trouve actuellement paralysée et tétanisée, faute d’argent et tous les habitants de la Capitale ont constaté que les canaux d’évacuation restent toujours complètement bouchés. Les pluies artificielles de trois jours d’il y a deux semaines ont montré les limites de la capacité de la nouvelle équipe dirigeante de la ville. D’un autre côté, la pauvreté va toucher bientôt les 97% des malgaches puisque selon l’Unicef, elle concerne les 80% des enfants de ce pays (voir article ci-dessus). Avec la colère des artistes contre le ministre Brigitte Rasamoelina, les sénatoriales qu’aucun citoyen n’en veut, voilà un cocktail plus qu’explosif qui pourrait péter à la gueule des dirigeants actuels.

J.L.R – Laza Marovola