Démission du DirCab et  membres de cabinet, affectation massive des agents dans les arrondissements, premier adjoint complètement à côté de la plaque, guéguerre intestine entre clans Tim, suspicion de dilapidation de subventions venant de l’Etat, gabegie, …. Ce sont les premières actions du nouveau maire de la Capitale tandis que les embouteillages sont plus monstrueux que jamais, les routes et les Epps sont dans un état de délabrement très avancé, les canaux complètement bouchés, et l’inondation menace la ville d’Antananarivo.

D’après les images diffusées par les stations de télévision, Lalao Ravalomanana a fait du salon d’apparat de l’Hôtel de Ville d’Analakely son bureau personnel. Rappelons que cette très grande salle lustrée a, auparavant, accueilli les prestigieux ateliers, forums, réunions de très haute importance, salons d’envergure internationale et cérémonies officielles puisqu’elle est destiné à tenir plus de 250 personnes bien assises. Du coup, les observateurs se demandent de la nouvelle affectation du vrai « bureau du maire » qui est beaucoup plus spacieux que celui du président de la République au Palais d’Ambohitsorohitra. Mieux même puisque ce bureau est doté d’un petit salon digne d’un vrai living dans un appartement de luxe, de cuisine et de toilettes. Ce qui n’est pas le cas du Palais cité supra.  En somme, la première vraie action menée par la première magistrat de la Capitale est de s’octroyer le plus grand espace à l’intérieur du joyau d’Antananarivo.
Pour le reste de ses mérites, on peut d’abord retenir la démission (déjà) de son directeur de cabinet, en la personne du Général Bertrand Ramamonjisoa, dont les connaissances sur la situation actuelle et de ces cinq dernières années et sa maîtrise de la mobilité urbaine auraient dû être de précieux atouts pour le nouveau maire.

2002 à 2006
Apparemment, Lalao Ravalomanana préfère se confier à son premier adjoint, certes ancien maire d’Antananarivo, mais complètement dépassé par les derniers développements de la cité. Jusqu’ici, les embouteillages dans les rues de Tanà  n’ont connu aucune amélioration et actuellement, il ne s’agit pas uniquement de gérer un parc restreint de taxi-be composé de quelques lignes, de taxis, et voitures particulières. Les références obtenues des statistiques entre 2002 à 2006, du temps où ce dernier était à la tête de la Cua, se sont multipliées par dix au moins en 2015. Rien que les sans abris de l’Avenue de l’Indépendance sont au nombre de 1 500 personnes et les 4mis ont pris l’habitude de déféquer et d’uriner près des portails de l’Hôtel de Ville sans que le premier adjoint ait trouvé quoi dire. Pour l’heure, ce dernier s’amuse bien à affecter presque la totalité du personnel de la Cua dans les arrondissements, la où les infrastructures sont exiguës, vétustes et déjà saturées depuis des lustres, où des agents se retrouvent dans les rues, faute de bureau et de chaise pour travailler. Evidemment, cela résulte de la volonté de ce premier adjoint, pas comme les autres, habitué à siffler des ordres et à prendre le personnel de la Cua comme des moins que rien, de briser complètement l’organigramme qui gérait auparavant l’institution alors que maintenant, celui proposé par l’actuelle n’a pas encore eu l’aval de la Préfecture de police d’Antananarivo. Selon certains bruits, on ressent à travers ce nouvel organigramme une tentative de créer un Etat dans l’Etat.

528 millions d’ariary
Pire, on exige depuis la semaine dernière de créer un plan de travail annuel pour 2016 basé sur l’ancien organigramme. Même du point de vue fonctionnel, le premier adjoint ainsi que le staff technique du maire sont incapables de surmonter ce problème.
Et que dire de cette suspicion de dilapidation de deniers publics ? La Cua a reçu des subventions d’un peu plus de 800 millions d’ariary dont un peu moins de 400 millions d’ariary venant du ministère de l’Intérieur et de la décentralisation (Mid) et l’autre moitié du ministère d’Etat en charge des projets présidentiels(Mepate). De toute cette somme, il ne resterait plus que 131 millions d’ariary pour les subventions du Mid et 141 millions d’ariary pour celles offertes par le Mepate. Selon une conseillère municipale, ces sommes ont été encaissées par l’équipe de Lalao Ravalomanana, mais la question est de savoir comment on a procédé à la dépense d’une totale de 528 millions d’ariary alors que de visu, rien n’a été ni initié, ni réalisé !
Justement sur ce point de réalisation, la population tananarivienne patauge déjà dans l’eau et dans la boue, et il ne s’agit avant-hier que d’une pluie de trois heures. Tous les grands axes routiers se sont complètement trouvés sous l’eau toute la nuit du samedi si le lendemain dimanche, les habitants des quartiers bas de la Capitale se sont réveillés avec de l’eau jusqu’au genou. Pour ce qui est des autres infrastructures dont la gestion est attribuée habituellement à la Cua, elles sont dans un état de dégradation très avancé dont les routes, les 94  écoles primaires, les 4 Csb2, … et le tout, sans parler des chiens errants qui sont partout, même au milieu de l’Avenue de l’Indépendance.
Bref, on est vraiment dans la m… avec cette équipe !

Luc Matthieu