La Justice malgache donne une piètre image d’elle et est souvent citée comme institution nécessitant un soutien particulier dans la lutte contre la corruption à Madagascar. En réalité, elle subit une pression qui ne cesse de grandir, chaque jour, de la part de l’Exécutif notamment ceux qui gravitent autour du président de la République.

L’affaire Bekasy aurait été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Actuellement, ce numéro 1 de la liste des conseillers municipaux dans une Commune urbaine de la Région de la Sava, se la coule douce sous d’autres tropiques. Mais dernièrement, d’autres affaires de haute importance sont évoquées et dont les interventions de l’Exécutif ont fait tourner en dérision les longues et terribles enquêtes menées par la Justice. Mais des parlementaires proches du pouvoir ne sont pas aussi en reste et sûrs de leur impunité, provoquent même les hommes de loi.

C’est le cas du député Nicolas Randrianasolo, élu dans la circonscription de Betroka, qui ne cesse de se comporter comme le roi du sud de Madagascar. Pas plus tard que la semaine dernière, ce parlementaire a tout simplement « exigé » du chef d’Etat-Major de l’Armée, la libération d’un membre de sa belle-famille alors que des enquêtes étaient en cours. Voilà une histoire qui en dit long sur la relation exacte entre l’Exécutif et certains membres du Législatif !

A des fins personnels

Il est ainsi logique que la Justice a perdu sa notoriété et la population estime qu’elle est bien inclinée vers le pouvoir en place  – traitée même de « sakaizan’ny mpandresy » – et surtout vers ceux qui possèdent de l’argent. Selon le classement des institutions dans lesquelles la corruption sévit gravement, et qui est sorti récemment, la Justice figure dans le quinté de tête avec la police et la gendarmerie, et entre autres, les collectivités territoriales décentralisées. Et las de toutes ces interventions venant … d’en haut, les magistrats réagissent actuellement en annonçant la fin de l’ère de l’impunité et des interventions en tout genre. Et si jamais, certaines hautes personnalités s’entêtent dans cette voie, les magistrats opteraient vers la paralysie de l’appareil judiciaire, à travers une grève illimitée.

L’avis est donc lancé à ceux qui ont pris l’habitude de servir la Justice à des fins personnels et que ces derniers ne se trouvent pas dans l’axe du … cyclone ! Non seulement, cela pourrait faire très mal mais en sus, il faudrait boire la … honte jusqu’à la lie.

J.L.R