La Banque centrale a failli à sa mission. La monnaie malgache ne cesse de perdre sa valeur. Hier, un euro vaut plus de 3 400 Ariary, alors qu’auparavant, la barre de 3 000 Ariary est rarement dépassée. Cette dépréciation flagrante de la monnaie nationale se répercute évidemment sur le prix des produits importés, comme les Ppn ou produits de premières nécessités à Madagascar mais aussi à des produits stratégiques comme le carburant. Du fait que le prix de ces produits stratégiques occupe une place importante sur le coût de revient des entreprises, l’augmentation du prix affecte aussi les marges pour les industries et Pme déjà en difficulté. Les avances statutaires au gouvernement ne font qu’aggraver la situation.

Lors du dernier déplacement de la délégation du Fonds monétaire international à Madagascar, elle a rencontré le gouverneur de la Banque centrale. Après avoir accordé la facilité de crédit rapide, cette institution a noté que les autorités malgaches ont lancé plusieurs actions pour renforcer la capacité de la Banque centrale. Ces actions visent à rendre une politique monétaire plus active et de renfoncer la capacité de la banque à préserver la stabilité macro-économique. Plusieurs actions entrent dans ce cadre dont la révision de la loi sur la banque centrale qui est en cours d’élaboration. La création d’un comité d’audit du conseil d’administration, la réduction progressive des avances statutaires au gouvernement ainsi que le transfert automatique des pertes et des profits de la banque centrale au gouvernement figure dans cette nouvelle loi. La révision du taux directeur de la banque centrale de 9,5% à 8,7% entre dans le cadre de ces réformes ainsi que la recapitalisation de la banque centrale. Les institutions de Bretton- Woods ont l’œil sur l’application à la lettre du programme de réforme proposée par Madagascar. Un programme conjoint Fmi / Banque mondiale sur l’évaluation du secteur financier est en cours.

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