Un nouveau pas vers l’Accord de Paris qui devrait être signé pendant la Cop 21, c’est-à-dire jusqu’au 11 décembre. En effet, le Groupe de travail spécial sur la Plate-forme de Durban pour une action renforcée (Adp) a publié très tôt hier une nouvelle ébauche de texte de négociations de 50 pages.

Au niveau de l’objectif sur le long-terme (3.1), les principaux changements apportés sont : le changement du délai pour atteindre les objectifs qui a été avancé en 2050 au lieu de 2100, et la division de l’objectif en cinq éléments (sommet, déclin, extrémité, état qualitatif et budget carbone). Au niveau des engagements individuels, les parties se sont engagées à une communication et à une préparation régulières mais l’action exacte qu’elles vont réaliser reste à définir, la suite de la phrase étant faite de plusieurs parenthèses. En revanche, au niveau des objectifs (article 2), la parenthèse « au-dessous de 2°C » pour la température mondiale est toujours présente à côté de « au-dessous de 1,5°C » malgré la déclaration fortement relayée et supportée du Forum vulnérable climatique (Cvf) le 30 novembre que les pays vulnérables ont besoin d’une température de 1,5°C pour survivre.

L’article sur le financement a été réorganisé mais les idées-clés restent les mêmes. De même, aucun changement n’a été apporté sur les articles concernant les dommages et intérêts, ainsi que le bilan mondial n’ont pas été modifiés.

« Chaque partie doit jouer son rôle »

La revue périodique des engagements sur un cycle de 5 ans est maintenue. A propos de l’adaptation, la précision sur le gap au niveau de l’adaptation  et la demande du Groupe africain de multiplier par quatre le niveau de financement n’ont pas été intégrées. Les négociateurs de Madagascar partagent les positions de trois groupes lors des négociations : le Groupe des pays les moins avancés, le Groupe Africain, et le Groupe G77+ Chine. Ainsi, Dazan, membre de la délégation béninoise, de la Commission économique des Nations Unies sur l’Afrique et responsable du Pavilon Afrique à la Cop 21, pense que la nouvelle ébauche d’accord génèrera encore plusieurs discussions au cours des prochains jours. « Chaque partie doit jouer son rôle et faire des concessions pour aboutir à un accord qui bénéficie à tous. Jusqu’ici, les pays qui ont la responsabilité historique des effets du changement climatique, dont les pays africains sont parmi les premières victimes, ne sont toujours pas prêts à assumer leur rôle, notamment au niveau des dommages et intérêts ».

Domoina Ratovozanany

Climate Tracker Cop 21 Fellow du projet Adopt A Negotiator