La mise en place de la Commission électorale nationale indépendante en charge des prochaines élections sénatoriales du 29 décembre prochain est toute récente mais depuis, elle a déjà été la cible des critiques et au centre de la polémique. A trois semaines de la date prévue, ou plutôt à trois semaines du cas de force majeure, les choses ne s’arrangent pas pour cette nouvelle commission et le renvoi à une date ultérieure n’est pas à écarter. Pour faire court, il y a lieu de souligner que les préparatifs ne sont pas achevés et que certaines dispositions prises par les membres de la Ceni ne font pas l’unanimité, notamment au sein de l’Assemblée nationale. A titre de rappel, le ministre de l’Intérieur et la Ceni ont boycotté la convocation des députés de Madagascar et c’est ce « non-foutisme » qui a fait déborder le vase des parlementaires. Jao Jean, élu d’Antsohihy considère cette absence non justifiée de la Ceni comme une excuse pour éviter l’affrontement avec les députés. Ce députe a affirmé que si la Ceni ne veut pas s’expliquer devant l’Assemblée nationale, c’est parce qu’elle cache des choses et reconnaît en quelque sorte que certaines dispositions pour les sénatoriales ne sont pas valides ni acceptables. Au passage, Jao Jean a réitéré que la Ceni ne peut en aucun cas être indépendante tant qu’elle est et sera sous la coupe du ministre de l’Intérieur Olivier Mahafaly.

Terrorisme électoral

Décidément, les dirigeants actuels ne tirent pas des leçons de leurs erreurs du passé, et encore moins des erreurs qu’ils ont commises il y a juste 6 mois. Tous se rappellent que les dernières élections communales et municipales ont été un vrai bordel à cause de la mauvaise organisation orchestrée par la Ceni-T. Les nombreuses contestations nées de ce scrutin ont juste été la preuve que le régime actuel, le parti d’Etat et la Ceni-T ont agit en étroite complicité pour faire gagner leurs candidats. Cette fois encore, le même schéma risque de se reproduire dans la mesure où les sénatoriales représentent un enjeu primordial pour le contrôle du législatif. En outre, des voix véhiculent la dissolution de l’Assemblée nationale suite à la mise en place du Sénat. La précipitation des tenants du pouvoir est donc justifiée mais c’est pour cela qu’on se dirige inexorablement vers un autre scrutin brouillon et bordélique pour dissimuler les manœuvres frauduleuses de certains. Pour une seconde fois, le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation sera l’homme à tout faire du régime Rajaonarimampianina. En clair, Olivier Mahafaly, en collaboration avec la Ceni feront le sale boulot à la place des vrais malfaiteurs qui regarderont la scène bien installés dans leur siège.

Laza Marovola