Ankatso n’est jamais à l’abri d’une grève mais depuis que le Hery Vaovao est au pouvoir, cela n’a jamais été aussi fréquent. Le cycle normal de l’année universitaire a même subi plusieurs changements à cause des blocages engendrés par les différentes manifestations. Dernièrement, le syndicat des enseignants chercheurs s’était mobilisé pour le paiement de certaines indemnités par l’Etat, et s’en est suivie l’arrestation sauvage et barbare d’un simple étudiant en première année.

La tension était à son comble dans la deuxième moitié de l’année et elle risque même d’atteindre le summum en cette fin d’année. Pour cause, les pneus ont brûlé hier et la circulation a été momentanément perturbée au niveau de la route derrière l’université conduisant à Ambohipo et Ambolokandrina, mais menant également au local du Centre Régional des Œuvres Universitaires d’Antananarivo.  Les employés de ce centre revendique depuis récemment le paiement des salaires du mois de novembre dans les plus brefs délais, et comme avec pour les enseignants chercheurs, les étudiants, notamment les représentants des étudiants des 22 régions ont apporté leur soutien au Croua. Encore une fois, des étudiants ont décidé de dénoncer et d’affronter l’autorité de l’Etat et la suite des évènements reste très imprévisible.

Risque de débordement

Sans la loi de finances rectificative, le paiement des salaires des employés de l’Etat a été rarement perturbé et donc été constamment soldé à temps. Mais depuis que cette loi de finances rectificative a été adoptée, le paiement des salaires a considérablement pris du retard. C’est le problème que les employés du Croua ne comprennent pas, raison pour laquelle ils se dressent aujourd’hui pour réclamer leur droit. Mais pour être honnête, personne n’avait anticipé le soutien des étudiants de l’université d’Ankatso pour défendre la cause du centre régional des œuvres universitaires. Cette tournure donne maintenant plus d’importance au mouvement et augmente ainsi les risques que cela finisse mal. En effet, les jeunes sont trop imprévisibles et peuvent déborder à tout moment. D’un autre côté, l’Etat est trop prévisible et enverra sûrement les éléments des forces de l’ordre pour dissuader les plus réticents. Ainsi, la rencontre entre ces deux éternels « ennemies » est tout simplement vouée à dégénérer. Aux moindres faux gestes, la situation peut virer au désordre général, les pierres et les bombes lacrymogènes viendraient alors de tous les côtés. Aujourd’hui, si les tenants du pouvoir ne savent pas éviter ce scénario catastrophique, qu’ils arrêtent tout simplement de penser à rester au pouvoir jusqu’en 2023.

Laza Marovola