L’Union Européenne a sorti le 10 décembre dernier sa fameuse liste noire des compagnies aériennes qui sont interdites au ciel européen. Sans surprise, Madagascar figure toujours dans cette liste. La liste noire veut entre autre dire que ces compagnies ne sont pas sûres car ils ne respectent pas les normes internationales applicables en matière de sécurité.

Deux changements sont à noter dans la version du 10 décembre 2015 de cette liste, avec d’un côté la sortie du transporteur Kazakh Air Astana et, de l’autre, l’entrée d’Iraqi Airways  principale compagnie aérienne irakienne, basée à Bagdad en raison de problèmes de sécurité non résolus. Au total, ce sont 230 compagnies qui y sont inscrites et que les travel managers doivent considérer comme la peste, tandis que sept transporteurs font l’objet de restrictions d’exploitation. Par ces restrictions, Bruxelles limite l’accès de l’espace européen à certains types d’avions spécifiques. Il s’agit d’Afrijet et Sn2ag (Gabon), Air Koryo (République populaire démocratique de Corée), Air Service Comores (Comores), Iran Air (Iran), Taag Angolan Airlines (Angola) et Air Madagascar (Madagascar).

L’Aviation civile de Madagascar et la compagnie nationale devront donc mettre d’ici février 2016, un programme de sauvetage pour sortir de l’annexe B. Les deux parties doivent d’abord être sur la même longueur d’onde. En effet, à voir l’interview de Gilles Filiatreault sur Tourmag, il semble que le nouveau Dg de la compagnie nationale a des doutes sur la capacité de l’Acm. « Les inspecteurs doivent revenir examiner notre situation en février prochain. Je suis assez optimiste, nous devrions en sortir, sachant que nous possédons déjà la certification Iosa », déclare Gilles Filiatreault. « Il n’a en revanche aucun pouvoir décisionnel sur l’aviation civile locale (Acm) totalement corrompue et désorganisée, qui manque de ressources qualifiées pour mettre en œuvre correctement un programme de surveillance approprié. La situation catastrophique de l’’Acm serait donc le principal obstacle à la sortie d’Air Madagascar de la liste noire », note Tourmag. De l’autre côté, le Dg de l’Acm lors de son discours à l’occasion de la célébration de la journée de l’aviation civile de Madagascar a lancé des pics à l’endroit d’Air Madagascar « comment rester compétitif lorsque l’âge moyen des avions exploités à Madagascar aujourd’hui dépasse allègrement les 25 ans d’âge ? Le problème d’infrastructures et d’équipements aéroportuaires sont des problèmes permanents qu’il faut impérativement solutionner. Les coûts de mise en conformité réglementaire en matière de sécurité et de sûreté sont de plus en plus élevés ». Air Madagascar se trouve dans une situation critique. La dette de la compagnie s’élève à 38 millions de dollars. La location des Airbus A340-300 à Air France ne fait qu’alourdir sa perte. En tout cas, une réunion entre les différentes parties aura lieu ce lundi.

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