Université d’Antananarivo – Le Croua peut crier !
Hier encore, les employés du Centre Régional des Œuvres Universitaires d’Antananarivo ont tenu à exprimer leur colère aux dirigeants actuels pour une histoire d’un mois de salaire non payé. « Pour les hauts responsables du ministère des Finances et du budget, sortez notre salaire, nous avons faim. » C’est ce qui peut être lu sur la banderole des manifestants. La route, plutôt le raccourci d’Ankatso à Ambolokandrina ou à Ambohipo a de nouveau été barré à l’aide de grosses branches, de pierres, de pneus en feu et de gros pavés en béton du bord des trottoirs. Les employés du Croua ont même déjà essayé de déplacer un poteau électrique au milieu de la route.
Seuls les piétons pouvaient passer, chose que certaines personnes réticentes acceptaient mal dans la mesure où si le barrage n’est pas fermé pour tout le monde, c’est comme s’ils ne faisaient pas la grève. A l’heure actuelle, les divers responsables étatiques sont en mesure de régler le problème du Croua mais ils s’en foutent tout simplement. L’absence des forces de l’ordre lors de ce genre de manifestation corrobore d’ailleurs ce fait, raison pour laquelle les employés du Croua perdent juste leur temps à organiser d’autres regroupements et manifestations. Ces derniers peuvent crier autant qu’ils le souhaitent, les dirigeants ne les écoutent et ne les entendent même pas.
L’Etat ne veut pas résoudre le problème
Aujourd’hui, les dirigeants responsables de la paie des employés de l’Etat regroupés au sein du Croua n’ont qu’à apposer une signature pour que le raffut à l’université d’Antananarivo cesse immédiatement. Cependant, ils ont beaucoup de difficulté à le faire et on ne peut qu’en extraire deux raisons.
Premièrement, « les caisses de l’Etat » sont encore et toujours vides malgré les quelques millions de dollars octroyées récemment par quelques partenaires techniques et financiers. Ainsi, l’incapacité budgétaire est toujours d’actualité et les prêts ont disparu dans la nature.
Deuxièmement, l’Etat a en réalité les moyens pour régler ce mois de salaire du Croua mais possède d’autres priopriétés. Ainsi, l’argent ne doit pas être dépensé à tort et à travers et doit juste permettre aux tenants actuels du pouvoir de toujours continuer de tisser leur toile de la domination. Beaucoup penseront aux enjeux des élections du 29 décembre prochain et il sera difficile de les faire changer d’avis. De cette façon, il y a juste lieu de souligner que les dirigeants actuels ne cherchent pas encore à satisfaire les revendications des employés du Croua. Et quand on le fera, ce sera à titre de cadeau de noël et de bonne année.
Laza Marovola