Les actes de banditisme à l’approche des fêtes sont probablement devenus banals depuis toutes ces années. L’année dernière, un haut responsable de la police déclarait même que l’accroissement de l’insécurité au dernier trimestre de l’année était un phénomène tout à fait normal. En d’autres termes, la population, aux quatre coins de l’île, n’a tout simplement qu’à bien se barricader parce que les  forces de l’ordre ne seront pas toujours là pour les défendre. De toute façon, depuis que Hery Rajaonarimampianina a accédé à la présidence de Madagascar, elles n’ont servi que de force de répression. Mais quand il est question de lutter réellement contre l’insécurité, les responsables du pays parviennent rarement à obtenir des résultats. C’est le cas de l’opération Fahalemana dans le sud. Les militaires et les gendarmes et souvent des éléments non qualifiés sont envoyés sur le terrain pour chasser le dahalo, mais les résultats ne sont toujours pas ceux escomptés. Pourquoi ? Les forces de l’ordre ne connaissent pas le terrain mieux que les dahalo. Ils terrorisent, braquent et éliminent même de simples citoyens pour des affaires de sous. Ils sont également, tout simplement pas assez nombreux. Le Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie a avoué ce weekend qu’il n’y aura, de toute façon, jamais assez de gendarmes pour lutter contre l’insécurité. D’un côté, le nombre de nouvelles recrues est toujours faible tandis que de l’autre, Paza Didier (Seg) a reconnu que les gendarmes expulsés pour mauvaise conduite sont nombreux. En d’autres termes, le problème de l’insécurité ne sera jamais réglé si les dirigeants de ce pays ne changent pas leur manière de penser et d’agir.

Pas de plan B

La lutte contre l’insécurité, que ce soit dans la Capitale, dans le sud ou ailleurs à Madagascar, est certainement une tâche difficile mais c’est trop facile d’affirmer qu’il n’y aura jamais assez de gendarmes pour ce faire. Même s’il y a tout ce qu’il faut de gendarmes, rien ne changera tant que les dirigeants ne changent pas de stratégie. A l’heure actuelle, l’Etat a tout simplement décidé d’engager une guerre sans merci contre les dahalo, juste par soif de vengeance et non vouloir réellement lutter contre l’insécurité. Le manque de volonté réelle est palpable et c’est même la raison qui motive nombre d’entre eux à abuser de leur pouvoir et à faire parler leur canon. Ainsi, la population est obligée de fuir leur terre, tout comme les dahalo qui continuent de se déplacer en direction des Hautes Terres. L’insécurité se propage actuellement à grande vitesse, et tout le monde peut en devenir une victime à tout moment. Si le Secrétaire d’Etat Paza Didier regrette le nombre réduit des effectifs de la gendarmerie, il devrait arrêter de se plaindre et chercher d’autres solutions pour pallier ce problème dans la mesure où le mal ne va attendre que son équipe soit au grand complet pour agir. Malheureusement, Paza Didier ne semble pas avoir de plan B concernant la lutte contre l’insécurité. Et on imagine que les autres responsables de la question sécurité n’en ont pas non plus.

Laza Marovola