Deux ans sont maintenant passés, et la majorité de la population doit maintenant se rendre compte que le président élu de la République de Madagascar est complètement à côté de la plaque. C’est même la preuve que l’ancien expert comptable ne s’est pas réellement préparé à devenir le numéro un. C’est sûrement et véritablement la source première du bordel actuel et de la dégringolade de la Grande île. Les actions des responsables gouvernementaux ne sont pas coordonnées, chacun fait quelque chose de son côté et essaie de travailler ses intérêts particuliers. A ce propos, force est de reconnaître qu’une place au pouvoir est très lucratif si on tient compte des 3 millions d’euros emmenés en France par un conseiller du président de la République. La preuve en est qu’à Madagascar, c’est la population qui est pauvre et non les individus au pouvoir. Ces derniers n’ont pas de solutions concrètes afin de lutter contre la pauvreté et ce, pour la simple raison qu’ils ont toujours eu l’habitude de s’enrichir par tous les moyens possibles. Les injustices dans le pays sont inacceptables et c’est donc tout à fait normal si le climat d’apaisement et la vraie stabilité ne sont pas palpables. En outre, c’est la situation qui prévaut actuellement qui ne motive pas franchement les partenaires techniques et financiers et les bailleurs de fonds à ouvrir complètement la pompe à dollars. Mais au lieu d’agir concrètement, les tenants du pouvoir continuent de faire des promesses en l’air pour des plans de développement qui ne tiennent pas la route et restent juste de bonnes philosophies à lire. A l’heure actuelle, le plan national de développement nécessitant près de 18 milliards de dollars pour sa mise en œuvre n’est toujours pas au point et n’est pas prêt de se concrétiser pour la simple raison qu’il n’est tout simplement pas crédible. La Banque africaine de développement a déjà clairement spécifié que l’Etat malgache est un mauvais payeur qui rencontre constamment des sérieux problèmes pour rembourser ses dettes. Autrement dit, cela signifie que les tenants du pouvoir ignorent complètement la réalité dans le pays et ne savent donc tout simplement pas reconnaître les priorités des priorités. Comment peut-on penser emprunter 18 milliards de dollars américains alors que la croissance économique ne couvre pas la croissance démographique ? La loi de finances initiale 2016 a même déjà été fortement critiquée dans la mesure où les dépenses dans le social sont encore extrêmement minimisés par les dirigeants, contrairement aux budgets alloués à la Présidence ou à la Primature. Pendant que 95% des Malagasy survivent dans la pauvreté, leurs dirigeants ne se privent de rien et continuent de s’enrichir. A l’heure actuelle, le président de la République, qui est le premier responsable de la relance économique et du développement de Madagascar, ne prend pas toutes ses responsabilités et est incapable de prendre les bonnes décisions pour gagner la confiance et surtout la reconnaissance de la population. Pourtant, il espère encore et pense à briguer un deuxième mandat pour diriger jusqu’en 2023. Mais au vu de la situation actuelle, ce schéma manque véritablement de réalisme. Pour cause, les tenants actuels du pouvoir ont perdu la confiance de la population et sont même devenus ses ennemis. En effet, le régime bleu n’a pas su rompre définitivement avec la crise à cause de l’incompétence flagrante de ses principaux membres. Alors comment peut-il une seule seconde ambitionner de diriger le pays pendant encore 8 années de suite ? Compte tenu de la réalité, cette perspective reste dans le domaine de l’impensable et de l’impossible et si on se fie aux pronostics de certains observateurs et analystes politiques, le président de la République ne possèderait plus que moins de 6 mois pour faire pencher la balance en sa faveur s’il veut éviter l’expression brute de la souveraineté du peuple. Mais le chef de l’Etat a la mauvaise habitude de perdre beaucoup de temps pour prendre une décision qui peut pourtant sauver sa peau. Si le président de la République était réaliste, Madagascar ne serait pas le pays le plus corrompu de l’Afrique et l’un des plus pauvres de la planète.

Laza Marovola