On n’a presque pas envie d’en parler tellement c’est écœurant de voir la tournure que prennent les événements. Ecœurant de subir sans qu’on ait un quelconque mot à dire, sans qu’on puisse faire la moindre chose pour dénouer le nœud gordien qui est venu entraver la vie de la société tananarivienne ; tananarivienne car de prime abord, les événements d’aujourd’hui n’ont, à proprement parler, touché que les habitants de la ville des Mille et de ses environs immédiats. De quoi on parle là diront certains ? Eh bien, c’est de la grève des transporteurs dont il s’agit pardi ! L’union des coopératives de transports de la zone urbaine, l’UCTU, a affirmé que la grève des transporteurs urbains a été suivie à 90% hier. Le comble c’est qu’elle sera suivie par les transporteurs des zones régionales et nationales qui ont annoncé qu’ils observeront également à partir d’aujourd’hui une grève sans fin, une grève sans fin… ! A croire que leurs revendications sont les mêmes que celles des membres de l’union des coopératives de transports de la zone urbaine. Les méandres du black micmac des transporteurs sont d’une telle opacité qu’on n’arrive pas à y voir clair. Nul n’ignore que les transporteurs de l’UCTU sont enragés face à ce qu’ils pensent comme une concurrence déloyale de la part des transporteurs de la zone suburbaine pour desservir la ville des Mille intramuros. Et voilà qu’on apprend que les « suburbains comptent entamer aussi une grève générale ce jour et pour une durée indéterminée, maintenant allez essayer de comprendre car il y a de quoi perdre son laïus !

Mais ces derniers temps, la plèbe ne cherche plus à comprendre quoi que ce soit, surtout face à cette « mode » qu’est celle de « faire la grève ». Bientôt rien ne choquera plus, pas même cette grève des greffiers qui s’y mettent également pour réclamer le paiement de leurs indemnités ! Mais qui ne se met pas en grève pour réclamer ses indemnités de nos jours dans cette Grande île ? Faudrait-il se gausser d’arriver à lancer une nouvelle rhétorique comme quoi « bien fou est celui qui ne réclame pas ses …indemnités impayées ? ». Allons donc ! Où ira-t-on ?

Et dire que pour l’instant, l’échéance d’une sortie de crise n’est pas encore au programme, on n’en est qu’au profil de l’issue seulement, la fameuse sortie étant cautionnée par les échéances électorales d’ici un semestre. Pour le moment, on se perd dans les chiffres pour l’organisation de ces prochaines élections, ou plutôt c’est une confusion dans le numéraire, le cafouillis des montants faisant loi. Par exemple, les bailleurs de fonds avancent avoir réuni 25 millions de dollars alors que le budget initial s’élève à 71 millions de dollars, du moins selon Fatma Samoura représentant résident du PNUD à Madagascar : pour le moment rien n’a été débloqué, on est à la phase des promesses, mais au cas où ces promesses se concrétisent, il reste encore à « trouver » 13 millions de dollars pour 2013 et 5, 3 millions de dollars pour 2014 ; soit pour 2012 et 2013, 65 784 104 dollars et le reste soit 5, 3millions dollars US pour la phase postélectorale 2014, un truc à quoi on ne pense même pas généralement ici dans la Grande île. Finalement, on n’est pas encore près de sortir de l’auberge à ce rythme-là !