La manifestation tenue samedi dernier pour la revendication des îles Glorieuses, Europa, Juan de Nova et Bassas de India n’a pas eu l’effet escompté mais les associations nationalistes ne s’arrêteront pas là. Pour ces derniers, la déclaration de l’ambassadeur de l’Hexagone force aujourd’hui la population à se battre pour que la France accepte enfin de restituer ces îles au territoire de Madagascar. Il s’agit ici d’une question de souveraineté nationale mais malheureusement, ce n’est pas la priorité des tenants du pouvoir. Le président de la République, garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité territoriale, de la sauvegarde et du respect de la souveraineté national ne se sent même pas concerné et tente même de protéger les dirigeants français. Après le ministre de la Défense nationale et le président de l’Assemblée Nationale, le ministre d’Etat et bras droit du locataire d’Iavoloha a clarifié la situation. Pour lui, la revendication des îles malgaches dans le canal du Mozambique boudés par la France est tout à fait légitime pour chaque citoyen. Toutefois, Rivo Rakotovao a tenu à préciser que la population ne devrait pas finir par déstabiliser le régime actuel. En clair, le ministre d’Etat invite donc la population à revendiquer autant qu’elle veut mais ne doit pas déranger les tenants du pouvoir pour cela. Ainsi, il est maintenant clair que l’Etat ne changera pas sa position par rapport à la question des dites îles malgaches.

Ne plus compter sur le régime

Au mois d’octobre, l’ambassadrice de France, Véronique Vouland-Aneini déclarait que les îles Eparses appartiennent à la France. C’est cette affirmation, prise comme une provocation, qui a causé la vague de nationalisme actuelle. Les meneurs du mouvement pour la revendication des îles Glorieuses, Europa, Juan de Nova et Bassas de India ont promis de ne s’arrêter que lorsque ces dites îles seront restituées au territoire de Madagascar. Si beaucoup ont estimé que Véronique Vouland-Aneini devrait être expulsée, le président de la République n’a tout simplement rien fait. Il semble qu’un accord aurait déjà été passé entre les dirigeants malgaches et français, raison pour laquelle le chef de l’Etat et tous les autres dirigeants du pays n’ont de choix que de protéger les intérêts des étrangers. L’organisation du sommet de la Francophonie prévue en novembre 2016 à Antananarivo est également un motif valable pour éviter les problèmes avec la France. Force est donc de constater qu’il ne faut plus compter sur les dirigeants du régime Rajaonarimampianina pour épauler la population concernant la revendication des îles du canal du Mozambique. Et l’utilisation des forces de l’ordre contre la population ne fait que corroborer cette théorie.

Laza Marovola