Négligence du volet social, c’est la conclusion que peuvent tirer les observateurs et analystes nationaux et internationaux de la situation actuelle. Depuis que Hery Rajaonarimampianina est au pouvoir avec son équipe, la pauvreté a gagné trois points pour atteindre aujourd’hui 95% de la population. Preuve que les stratégies de lutte contre ce fléau et les projets dans le social sont totalement inexistants ou tout simplement inefficaces. Pourtant, le gouvernement ne le voit de cet œil et estime même que tout s’est déroulé pour le mieux ces derniers 100 jours. Hier, le palais d’Iavoloha a accueilli la présentation du deuxième volet du Rapid Results Initiatives. Une fois encore, le gouvernement Ravelonarivo n’a pas caché sa satisfaction même si la moyenne générale a été revue à la baisse. Au mois de juin dernier, si le gouvernement s’est octroyé l’excellente note de 94,98%, la présentation de la veille présente des baisses de résultats dans les volets du social, de l’économie et de la gouvernance. Le social intéresse au plus au point dans la mesure où c’est le volet nécessitant le plus d’attention pour permettre concrètement à la population de sortir de la pauvreté. 96,23% contre 97% au mois de juin, c’est le résultat fièrement affiché par les tenants du pouvoir alors que le peuple ne peut pas en dire autant. Alors que les difficultés ne cessent de s’accumuler, les dirigeants estiment que le volet social n’a pas été délaissé comme on voudrait le prétendre. Mais le fait est que la population est loin de bénéficier cette réussite de 97% dans le volet social. Dans le cas contraire, beaucoup auraient tout simplement cessé de critiquer le régime.

A côté de la plaque

Les actions dans le volet social sont primordiales pour que Madagascar puisse espérer sortir de la pauvreté et relancer son économie. Mais récemment, lors de la signature du Programme indicatif national au titre du 11è Fed, le représentant du Fonds monétaire international regrette qu’il n’y ait toujours pas assez de dépenses dans le volet social. Si le régime actuel se veut être plus crédible en présentant une note revue à la baisse, il se trompe totalement pour la simple raison que cela ne va pas améliorer sa situation. Les dirigeants ont parlé d’avancées spectaculaires mais dans la réalité, force est de constater qu’on ne peut que constater des reculs en arrière extraordinaires. Si les tenants du pouvoir se sont concentrés sur la réforme du secteur de l’éducation pour s’attribuer une note de 96,23%, ils se trouvent complètement à côté de la plaque dans la mesure où les polémiques concernant le recrutement des enseignants Fram ou la gratuité de l’éducation nourrissent encore amplement la presse audiovisuelle. Toutefois, il faut souligner que ces notes ne concernent pas directement la population mais plutôt les bailleurs de fonds et autres partenaires techniques qui pourraient être incités à prêter plus d’argent.

Laza Marovola