Il y a un an de cela, on pensait que le sort à réserver à Saïf Al-Islam  était celui entre les mains du pouvoir intérimaire libyen qui avait promis un procès équitable, en tout cas d’après les assertions de Luis Moreno-Ocampo, procureur de la CPI, s’étant penché à l’époque sur la suite à donner au cas du fils de l’ex-guide libyen. Cette vision de la CPI est emprunt d’hypocrisie, vu que la peine de mort existe toujours en Libye contrairement à la peine maximale prévue par les statuts de la CPI qui est la réclusion à perpétuité. Pour le moment, la détention de Saïf al-Islam par une brigade à Zenten, depuis son arrestation en novembre 2011, est une grande préoccupation pour la communauté internationale, car les tenants du pouvoir en Lybie insistent pour le juger, et ce, bien qu’un mandat d’arrêt pour des crimes contre l’humanité soit émis par la CPI.
La Libye est un pays sous le tourbillon d’une transition qui s’avère être d’un commun en Afrique de par sa longévité élastique. Le plus à plaindre est ce peuple libyen qui avait sûrement escompté bien autre chose avant le soulèvement que l’on sait. D’autant que la capacité douteuse du « gouvernement » libyen à garantir un procès juste pour le rejeton de l’ancien guide libyen est largement mise en doute.
Ah l’Afrique et ses tares, l’Afrique et ses plaies, l’Afrique et ses putschs, L’Afrique et ses transitions à perpète…l’héritage de la Franceafrique si chère à François Mitterrand, cette Afrique qu’il avait pour projet d’organiser un Etat fédéral entre la France et ses dépendances africaines du temps où il était au ministère de la France d’Outre-mer et même quand il était ministre de l’Intérieur, sous Pierre Mendès France. Les relations franco-africaines après François Mitterrand, Jacques Chirac et Sarkozy ne se sont pas réellement défaites de la « Françafrique », et ce n’est pas la Libye qui dira le contraire vu qu’on n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour bouter son ancien guide de son « trône», et ce, malgré les dernières déclarations de François Hollande sur la fin de cette hydre immortelle qu’est la Franceafrique.
Mais un petit fait anodin peut très bien amorcer une esquisse de sourire, une nouvelle qui a alimenté les médias en France : un fonds souverain libyen aurait manifesté son intérêt pour une raffinerie dans l’hexagone auprès d’Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, celle de Petroplus de Petit-Couronne en Seine Maritime. On l’a compris, ce fonds a des vues pour investir sur ce site, tout simplement. Un petit retour de manivelle, quand on pense qu’initialement c’est plutôt l’inverse qui se passe ou devrait se passer…