Cette grève a été suivie dans toute l’île et à Toamasina, presque tous les services du Port se sont trouvés paralysés. Les douaniers exigent l’annulation, pure et simple, de cette mascarade qu’est l’appel à manifestation d’intérêt puisque ces derniers savent que l’affaire serait déjà dans le sac d’une société s’appelant « Cotecna ». Le tout serait diligenté par un conseiller français de Hery Rajaonarimampianina.

Les secrets entourant cet appel à manifestation d’intérêt (Ami) concernant les services attribués à la Douane commencent à sortir petit à petit et apparemment, il n’est ni plus, ni moins que de  vendre – encore une fois – les portes de Madagascar. Après les frontières aériennes, c’est-à-dire l’octroi à une société étrangère de la gestion de nos aéroports, on passe actuellement à l’étape suivante, donc le service des douanes. Mais on sait aussi que l’Ami en question n’est qu’une mascarade puisque les douaniers malgaches savent déjà le nom de la société à qui on offrira le pactole. Il s’agirait de la « Cotecna », un groupe travaillant dans la vérification par scanner des cargaisons et dans le transfert électronique sécurisé des documents. Ce serait le conseiller français de Hery Rajaonarimampianina, Philippe Leclerc, qui a concocté toute l’affaire et son implication est prouvée aux yeux du syndicat. En somme, voilà un nouveau scandale qui va ternir davantage l’image de ce régime.

Gap de 5 milliards d’ariary pour la Douane
Comme il a été prévu, les membres du syndicat des agents de la douane (Sempidou) ont tenu 24 heures de grève d’avertissement ce jour. La direction générale ainsi que les 19 bureaux de la douane dans tout Madagascar ont fermé leurs portes hier. Les employés ont décidé de faire un sit-in devant leurs bureaux respectifs et de porter des banderoles rappelant leur revendication. Depuis lundi, un avis de grève a été communiqué pour qu’il n’y ait pas de mal entendu, aucun service minimum n’a été proposé. Rappelons que le Sempidou a donné un ultimatum de 48 heures, qui a pris fin samedi dernier, à l’Etat pour annuler l’appel à manifestation d’intérêt pour la gestion des services de la douane. Un avertissement que les autorités n’ont pas pris en considération et cette inattention a coûté des milliards d’ariary à la caisse des douanes. « Tous les travaux d’importation et d’exportation des marchandises ont été suspendus. Pour 24 heures de grève, la douane enregistre environ 5 milliards d’ariary de gap. Cette perte peut effectivement confirmer l’importance de notre manifestation. Mais ce n’est qu’une grève d’avertissement, de quoi alerter les autorités et les poussant à prendre la bonne voie », souligne le président du Sempidou, Herizo Andrianavalona.

Les enseignants-chercheurs boudent aussi
Nous sommes à jour J moins un de noël mais visiblement, les fêtes sont loin d’être suffisantes pour calmer les manifestations**. Bien que les dirigeants se fixent une trêve politique, des vacances parlementaires… la population, victime de la mauvaise gestion et du non responsabilité de ces derniers, ne leur permet pas ce luxe. Il n’y a pas que les employés de la douane qui se révoltent en ce période de fêtes, les enseignants chercheurs de la polytechnique de Vontovorona, privé de certains avantages dus aux heures complémentaires, ont suspendu les cours deux semaines avant les vacances de noël. Dernièrement ils ont menacé de boycotter les élections des chefs de départements et du président de l’université d’Antananarivo prévu se tenir le 16 janvier. Quant aux étudiants, chacun a rejoint sa famille pour les vacances mais ont tout de même souligné que leur patience a des limites. Ils ont soutenu la mesure prise par les enseignants et demandent aux autorités compétentes de résoudre le problème.

J.L.R – Ralambomamy