Force est de constater que l’éducation ne joue plus son rôle moteur dans la société malagasy. Dans sa marche vers la croissance et le développement, cet élément clé de l’avenir a été négligé. Ce qui est déplorable selon Andrianirina Razafindrainibe  directeur fondateur du lycée For 12 School d’autant que cette situation a entrainé la baisse du niveau général des élèves et est la cause de leur échec scolaire.

Une population jeune

Madagascar est un pays avec une population jeune, ce qui est le contraire des autres pays tels que l’Allemagne. Cette réalité pourrait bien être un atout pour le développement du pays si l’on associe jeunesse avec force et innovation mais malheureusement c’est loin d’être le cas. « Au contraire, avec une population jeune à plus de 50%, le pays court à sa perte. Nos jeunes n’ont aucun avenir, certains n’étudient même pas et plusieurs ont déjà quitté l’école. Quelle sorte de développement pourrait-on imaginer si nos jeunes ne deviennent que des charges pour l’Etat.  J’ai aussi peur pour l’avenir quand on pense que cela repose entre leur main», toujours d’après Andrianirina R.

« Le choix politique sur l’éducation est une des raisons qui cause sa perte, d’autant que ce problème n’a jamais été résolu, enfin d’une manière définitive et efficace mais avec des solutions à la hâte. Je pense qu’il est vraiment temps d’envisager  une solution à long terme si on veut éviter la répétition. Cependant, les leaders sont  irresponsables et les jeunes ne sont pas conscients de leur avenir », poursuit-il.

Lacune du système éducatif

« Quand on parle d’éducation l’on se réfère au système éducatif et puisqu’on arrive à ce point actuellement c’est justement à cause de ce système. Je pense que si l’on devait changer quelques choses on devrait commencer par là. Je ne dis pas que le système actuel ne vaut rien, je pense seulement qu’il présente des lacunes. Il faut ainsi trouver un système révolutionnaire et surtout adapté à la situation du pays et de nos jeunes : opter pour un programme d’éducation qui produit des élites et des jeunes opérationnels ».

« Le développement rime actuellement avec technologie. La maîtrise de la technologie est ainsi une option primordiale. Ce qui est triste c’est que dans les pays développés tels que le Japon, l’Allemagne ou encore les Etats-Unis, le programme éducatif est basé sur la créativité. Or, pour nos jeunes, on ne leur apprend que l’utilisation d’une chose. Rien qu’à cela, on voit déjà une grande différence. Cet écart devrait être rattrapé et cela dans l’immédiat ».

Une question de mentalité et de patriotisme           

« Je constate aussi que tout se repose sur la mentalité. Les jeunes malagasy n’ont pas ce sens créatif et ont souvent tendance à attendre les autres alors qu’il suffit juste de prendre de l’initiative. Pour cela, pas besoin de grand-chose, il faut réaliser une  invention  avec les moyens du bord. Et si la technologie est un moyen menant vers le développement, la connaissance de la science est ainsi prioritaire. Or, peu de jeunes malgaches se penchent sur ce sujet si plusieurs choisissent la facilité. Le plus triste est surtout d’entendre des jeunes dire que la mathématique, par exemple, n’a d’aucune utilité dans la vie quotidienne et c’est cette mentalité qu’il faut changer à tout prix ».

 « L’absence de patriotisme demeure un problème majeure. A croire que personne ne l’est plus et ce virus touche autant les  ray aman-dreny que les jeunes. Si je parle du cas de l’Université d’Ankatso avec les professeurs ainsi que les grèves incessantes, je vois de l’égoïsme quelque part. Ils ont de l’intelligence et du savoir et même en tant qu’éducateur ils ne donnent pas tout à 100% et c’est déjà un blocage. Quant aux étudiants, ils sont trop fainéants pour chercher plus qu’on leur fourni ».

Un établissement scientifique

Que des séries C, le lycée For 12 School se veut particulièrement verser dans les études scientifiques et  « former des élèves scientifiques » est une de sa devise. Le directeur fondateur de cet établissement, Andrianirina Razafindrainibe  a particulièrement choisi cet angle afin d’apporter sa pierre à l’édifice concernant le développement du pays. « J’ai grandi à Berlin en Allemagne et le patriotisme que les étudiants de ma classe avaient m’a conscientisé sur la situation à Madagascar. C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à ouvrir ce lycée axé sur les études scientifiques. Cela fait 5 ans que For 12 School a adopté quelques rénovation sur le programme éducatif avec le Japon, l’Allemagne et les Etats-Unis comme référence et vu le résultat, je pense qu’on est sur la bonne voie ».

« Je ne me lasse jamais de dire que les malagasy sont intelligents  et j’en ai suffisamment de preuve. A l’étranger, presque tous les étudiants malagasy sortent major de leur promotion alors pourquoi pas à Madagascar ? Pour moi c’est la faute au système éducatif et pas autre chose », termine-t-il.

Dossier préparé par Njara Fih