C’est un phénomène universel. La violence conjugale est de plus récurrente depuis l’avènement de la crise, selon les informations. La perte d’emploi en constitue la principale cause. « Les hommes passent leur temps dans les bars et après ils battent leurs femmes une fois arrivés dans leur maison », indique une récente enquête effectuée par un organisme international dans les bas-quartiers de la capitale. Avec la célébration de la Journée internationale de l’élimination des violences, hier, une marche blanche a été organisée samedi dernier dans la Commune rurale de Bemasoandro-Itaosy à cette occasion. C’est d’ailleurs auprès de cette Commune rurale qu’a eu lieu la célébration officielle de la Journée de l’élimination de la violence. Au cours de la manifestation, les femmes ont été sensibilisées à briser le silence et à dénoncer les violences qu’elles endurent chaque jour. « Ny tokantrano tsy ahahaka » (les affaires familiales ne doivent pas être étalées au grand jour), dit un dicton bien malgache. La plupart des victimes se réfèrent à cet adage et n’osent pas dénoncer leurs maris, les principaux auteurs de la violence, selon les explications. « Mon mari ne me bat pas tous les jours mais je ne veux pas avoir de polémique avec cela. D’ailleurs, il se trouve que nous nous entendons bien lorsqu’il n’est pas ivre. C’est pour cette raison que je ne veux pas le dénoncer », confie une femme habitant à Androndra. Selon les explications des organismes œuvrant dans la lutte contre la violence conjugale, c’est contre ce cycle de violence qu’on doit lutter.

16 jours d’activisme

« Pour la protection des droits de l’homme, luttons contre la violence envers les femmes », tel a été le thème choisi pour maquer la célébration de la Journée internationale de l’élimination de la violence envers les femmes. La célébration va encore se poursuivre dans les autres localités. A partir de ce jour se tiendra auprès des 14 Districts où sont implantés les centres d’écoute et de conseil juridique la campagne « 16 jours d’activisme ». La campagne ne se terminera que le 10 décembre prochain, durant laquelle sera marquée la Journée mondiale des droits de l’homme. Elle entre également dans le cadre de la contribution de Madagascar à la décennie de la campagne « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ». Les statistiques montrent que l’abandon de foyer conjugal est le plus courant des violences. Cela représente 39% des cas de violences existantes si les violences physiques avoisinent les 26%.

M. S.