Investir dans la planification familiale n’aura pas d’effets immédiats mais cela permettra d’aider la plus grande génération de jeunes de l’histoire à aller vers un avenir meilleur. L’accès à la planification familiale volontaire est un droit humain essentiel, un problème de santé publique et un enjeu pour le développement. Le débat est engagé.

« L’Unfpa plaide pour une action accrue pour répondre aux besoins des jeunes et élabore des matériels éducatifs pour les atteindre, ainsi que les groupes qui les servent. Il s’agit notamment d’aider les parents à communiquer efficacement avec les enfants au sujet de leur sexualité et à créer un environnement favorable à l’égard de la planification familiale pour les jeunes et les adolescents à travers la révision en cours de la loi sur la planification familiale», explique à ce propos Mamadou Dicko, Représentant de l’Unfpa à Madagascar.

En 2015, la campagne vise particulièrement les jeunes et les adolescents. Elle a pour objectif de les informer sur les différentes méthodes de contraception disponibles, de leur rappeler leurs droits en matière de contraception afin de leur permettre d’adopter une sexualité responsable. Il s’agit également de promouvoir l’impact de l’utilisation de la planification familiale sur la population, le développement économique et social de la nation et d’atténuer les idées préconçues.

Les problèmes liés à la santé sexuelle et reproductive demeurent dans le monde l’une des principales causes de santé précaire et de mortalité des femmes en âge de procréer.

 Cette situation entraîne plus de 60 millions de grossesses non désirées chaque année et expose les jeunes filles et les femmes à des risques sérieux de mort ou de handicap au cours de la grossesse et de l’accouchement, mais aussi à des avortements dangereux. Aujourd’hui, environ 222 millions de femmes dans le monde en développement souhaitent éviter et/ou planifier leurs futures grossesses mais ne peuvent le faire car elles n’ont pas accès aux informations, à l’éducation et aux conseils donnés en matière de planification familiale. De plus, elles ne peuvent pas bénéficier de contraceptifs modernes à un coût abordable.

À Madagascar, malgré les sensibilisations effectuées auprès de la population sur les offres de services existants, les résultats de l’Enquête Nationale sur le suivi des Omd (Ensomd 2012-2013) révèlent que le taux d’utilisation des méthodes de contraceptifs modernes chez les femmes en union est de 33,3 %. Selon la même enquête, 17,8 %  des femmes malgaches qui ont besoin d’espacer ou de limiter les naissances n’utilisent aucune méthode contraceptive. Les besoins non satisfaits en matière de planification familiale traduisent le non accès des femmes désirant planifier le nombre de naissance, aux services et aux informations de planification familiale.

Les objectifs de la planification familiale sont parfois mal compris ou mal interprétés par le public. Il est souvent délicat d’aborder ce thème dans la mesure où il  touche les aspects les plus intimes et privés de la vie des femmes, des hommes et de la famille. Par conséquent, les questions relatives à la santé sexuelle et reproductive dont la planification familiale sont souvent méconnues et mal perçues par la population. Pourtant, lorsque les individus planifient leur famille, ils mettent en marche un mécanisme de réduction de la pauvreté qui permettra à terme d’assurer le développement économique.

Dossier préparé par Solo Rabefiringa