Très remontée par la gestion catastrophique du ramassage des ordures de la Capitale, la population de certains quartiers est descendue dans la rue et dispersé ces déchets nauséabonds sur la chaussée. C’était le cas dans la matinée d’hier à Besarety et Andravoahangy, notamment près de l’Hôtel La Rotonde. A coup sûr, cela fera école puisque c’est tout Tanà qui est mécontent, et en premier lieu contre Lalao Ravalomanana qui a, à plusieurs reprises, montré son incompétence.

Depuis son arrivée à la tête de la mairie de la Capitale, vers la fin du mois de septembre dernier, plusieurs catastrophes se sont déjà produites mais le premier magistrat a toujours inventé des excuses pour ne pas y faire face. Il y a d’abord les canaux d’évacuation d’eaux usées et d’eaux de pluies qui n’ont pas été entretenues à temps, c’est-à-dire curés selon les exigences de la gestion d’une commune urbaine de 2,5 millions d’habitants résidents et d’un autre million d’habitants non-permanents. Jusqu’au mois de novembre, Lalao Ravalomanana se trouvait dans un état de léthargie et ne s’occupait que d’un organigramme très mal ficelé dans lequel on voulait que les attributions des collectivités territoriales décentralisées chevauchent … « joyeusement » celles de l’Etat central.

Unilatéralement
Rappelée à l’ordre, la maire a pris l’air offusqué en avançant un acte de sabotage de la part de la préfecture de police d’Antananarivo. Presqu’au même moment, la pluie est tombée et très vite la moitié de la ville des mille se trouvait sous l’eau tandis que des centaines de kilomètres de rues sont impraticables. Evidemment, la population tananarivienne a exigé une prise de responsabilité vigoureuse de la part de la nouvelle élue et de son équipe mais ces dernières ne se sont manifestées qu’à travers l’essai d’un camion de marque allemande, censé sucer les déchets empêchant l’eau d’arriver dans les déversoirs intermédiaires. Mais c’était juste une démonstration puisque la situation s’est largement dégradée et actuellement, il suffit d’une petite demi-heure de précipitation pour que tout déplacement dans la ville soit impossible. C’était le cas aussi depuis ce mois de décembre avec les embouteillages monstres mais bien sûr, aucune mesure n’a été prise par les dirigeants actuels de la Capitale pour fluidifier la circulation. De même pour les incendies qui ont touché de très nombreux foyers, aucune sensibilisation n’est menée pour lutter contre le feu et bizarrement depuis le début de la saison des pluies, les 6 arrondissements d’Antananarivo en sont concernés. Outre l’insécurité devenue permanente à Antananarivo, de jour comme de nuit, c’est l’état des routes qui font plus jaser la population. Il faut savoir que tout le monde, sans exception, utilise le réseau routier qui se trouve dans un état plus que lamentable. De très nombreux axes sont impraticables et des lignes de taxi-be ont pris unilatéralement l’initiative de ne plus respecter leur itinéraire défini dans leur cahier des charges. En d’autres termes, la Commune urbaine d’Antananarivo n’est plus l’institution de référence pour les transporteurs en commun. Ainsi, on commence petit à petit à réfuter l’autorité de la Cua et le cas n’est pas uniquement constaté dans ce domaine du déplacement urbain.

Luc Matthieu