Le discours à la nation fait par le chef de l’Etat et diffusé par la chaîne de télévision nationale, hier à 19h,  n’a rien d’intéressant pour la population. Pendant une dizaine de minutes, le président n’a pas pu avancer une seule réalisation tangible et précise, à part les élections communales et sénatoriales qui ont permis au parti Hvm de placer ses hommes. Il s’est contenté de raconter de vagues résumés de ses réalisations tout en soulevant les événements qu’ils considèrent comme les causes de non atteinte totale des objectifs du régime. Il a cité les catastrophes naturelles comme l’inondation sur les hautes terres et la sécheresse dans le sud. Le chef de l’Etat a également rappelé la crise des institutions qui ont failli coûter les chaises du gouvernement et de la présidence.

Cinquième plus pauvre au monde

Par contre, Hery Rajaonarimampianina n’a pas émis aucune information sur la dévaluation flagrante de l’Ariary ayant provoqué la hausse incessante de tous les prix des produits de première nécessité. Le kilo du riz atteint actuellement les Ar 1900 et le litre d’huile jusqu’à plus d’Ar 6.000 en bouteille cachetée. Question insécurité, les attaques à main armée, les barbaries des dahalo ainsi que les kidnappings ont largement dépassé la limite du simple acte de banditisme et se transforment en une nouvelle forme de terrorisme. L’Etat n’a pas également pu résoudre totalement le problème de délestage, d’autant que Madagascar se trouve dans la liste des pays les plus pauvres au monde.

2016, une année de récolte ?

La fierté du président de la République qui a jugé cette année comme étant la période de « semis » et projette 2016 en tant que moment de récolte risque de décevoir une fois de plus la population. La pauvreté pourra s’aggraver puisque l’Etat n’a pas encore les moyens de réaliser ses projets bien que les relations avec la communauté internationale et les bailleurs de fonds soient une « réussite », selon les propos du locataire d’Ambohitsorohitra. Les semences insécurité, maladies transmissibles, hausse de prix, pauvreté ainsi que grèves répétitives risquent également de fructifier pour être récoltées en 2016.

Dominique Val