L’année 2016 est une année bissextile, avec 366 jours au lieu de 365, un phénomène calendaire qui intervient tous les quatre ans puisque l’année comprend un 29 février, un jour de plus dans l’année ayant pour but de s’aligner au mieux sur l’année tropique qui définit les saisons. En effet, une année ne dure pas en réalité 365 jours, mais bien 365,242 jours et ce sont les Egyptiens de l’Antiquité qui sont les premiers à avoir tranché pour la valeur entière de 365 jours. Pour l’anecdote, les personnes nées un 29 février fêtent habituellement leur anniversaire le 28 février les années non bissextiles et dans certains pays, par exemple à Taïwan, une personne née un 29 février l’est légalement le 28. Cela veut dire que la personne née le 29 février 1980 aurait eu 18 ans le 28 février 1998. Si ce n’est pas le cas, la personne attend jusqu’à 1 460 jours avant de pouvoir fêter son anniversaire et cela pourrait être valable pour 2 millions de personnes dans le monde. Celui qui naîtra ce jour à Madagascar, fera sûrement l’objet d’une campagne médiatique singulière. En France, un petit groupe de personnes édite un journal qui paraît seulement les 29 février depuis 1980. Ce journal humoristique tiré à 200.000 exemplaires s’appelle « La Bougie du sapeur » et l’édition 2016 comportera 20 pages dont 4 seront une rétrospective… des 9 numéros précédents. Et toujours pour cette année, le 29 février est un lundi, ce qui veut dire qu’un jour supplémentaire sera travaillé. Théoriquement, la production sera donc augmentée de 1/366e grâce à cette modification du calendrier et si on y ajoute que les 1er mai, le 26 juin et Noël tomberont un dimanche, on pourrait ainsi s’attendre à un impact positif sur le produit intérieur brut. Peu de repos ainsi pour les guerriers, ceux qui triment comme un fou et qui sont obligés de se mettre au boulot chaque jour et que Dieu fait, dans l’espoir d’améliorer son quotidien et celui de sa famille.  Mais ça, c’est le lot quotidien des 97% des malgaches qui ne connaissent plus ce qu’est un jour de repos et encore moins « un pont » depuis ce régime de Hery Rajaonarimampianina.

Un autre signe qui ne trompe pas, le mercredi des cendres viendra assez tôt cette année, le 10 février prochain, c’est-à-dire que le carême commencera avant la Saint-Valentin, mais on sait qu’après le vendredi saint où Jésus descendra sous terre, il y aura sa résurrection. Ainsi, tout aura une fin, de même que la misère dans laquelle les dirigeants actuels mettent le peuple malgache. Pour cette année aussi, Dieu a bien  fait les choses puisque Pâques – 27 mars – et lundi de pâques – 28 mars – ont été associées à la commémoration de la lutte pour l’indépendance de Madagascar, le 29 mars. Dieu a ainsi tranché pour ce régime avare de « pont » et pire, le punit en même temps puisque la célébration du retour de l’indépendance, le 26 juin, tombe le jour du Seigneur. Paul Rabary, le ministre de l’Education nationale, et consorts auront donc fort à faire cette fois-ci et doivent préparer un plan de bataille hors norme puisque beaucoup préfèreront aller à l’Eglise que d’affronter le froid de canard de Mahamasina et d’entendre les bruits de bottes des militaires et gendarmes. D’ailleurs, ces derniers ont perdu beaucoup de leur notoriété, de leur crédibilité et même de leur nécessité puisque ils sont systématiquement partie prenante des grands scandales, et ce, depuis un certain temps déjà. La population ne voit en eux que des forces de répression ne protégeant que les riches et les gens du pouvoir.

Si d’un autre coté, l’Ascension reste toujours un jeudi, l’Assomption se tiendra pour cette année un lundi et les pauvres agents de l’Etat pourront ainsi penser à faire la grasse matinée ou à un week-end prolongé, tandis que le jour des toussaints sera un mardi. Certes, on s’attend à ce qu’on n’accorde rien mais on peut déjà préparer de manière digne la fête des morts.

Bref, ce sont des signes qui ne trompent pas que de grands bouleversements vont se produire cette année et même si beaucoup pensent que le 366ème jour de l’année n’apportera grand-chose à l’économie malgache, plus précisément au développement de Madagascar, le changement est presque palpable et il ne suffira exactement que d’un signe.

Jean Luc RAHAGA