C’est donc une fin d’année en beauté que 15 colonels de l’armée de terre, 5 colonels de l’armée de l’air, 1 capitaine de vaisseau, 6 colonels qui sont des éléments santé et 3 colonels de la gendarmerie nationale, ont passé. Tous ont obtenu leurs deux étoiles marquant qu’ils sont désormais général de brigade, général de brigade aérienne, ou contre-amiral au titre de l’année 2015.

Et pas seulement eux puisque selon le communiqué du conseil des ministres qui s’est tenu le mercredi 30 décembre 2015, des officiers de carrière des forces armées sont aussi nommés aux grades de général de division, de général de division aérienne et de vice-amiral, toujours au titre de l’année 2015.

Oh les veinards ! Diront certainement les observateurs de la vie politique à Madagascar alors que la population vit dans l’insécurité totale et que les stratégies pour y mettre fin – dont par exemple l’opération « fahalemana » – n’ont emmené que désolation, tristesse et ravage dans la société. En tout cas, beaucoup aimeraient connaître les noms de ces heureux « élus », ne serait-ce que pour demander le « mametraha kely » mais cette fois-ci, pour la Patrie et pour le peuple ! Pour ce qui est effectivement de la sécurité sur tout le territoire, beaucoup restent sceptiques sur ces nominations qu’elles puissent ramener le calme et la sérénité au pays.

Pauvres chefs fokontany

Le milieu rural, par exemple, aspire à la paix afin de pouvoir multiplier la production même si l’autre problème du foncier et accaparement de terres réalisé par les investisseurs et les hauts gradés, reste entier. Dans les grandes villes, l’insécurité est tout aussi permanente et devient même de plus en plus virulente si on se réfère à ces séries de kidnappings qui sévissent depuis  des années sans qu’aucune solution efficace ne soit trouvée par nos stratèges étoilés. Pire même, ce sont les « pauvres » chefs fokontany et chefs de quartiers qui héritent du problème et ont été obligés – et non seulement mis à contribution – à trouver des malfaiteurs que même les fins limiers de la police et de la gendarmerie n’ont pas pu arrêter jusqu’ici.

D’un autre côté, la cour des grands des armées malagasy commencent à se rétrécir sérieusement puisque chaque année, le nombre de généraux et d’officiers supérieurs ne cesse d’augmenter et il ne faut pas s’étonner si bientôt, Madagascar aura son maréchal, c’est-à-dire, à 7 étoiles et avec son bâton.

J.L.R