En considérant qu’un évènement majeur se produit à chaque quinzième année de chaque siècle, il se pourrait que cette année ne soit pas aussi bonne qu’on le voudrait. Si le XXIe siècle a débuté le 1er janvier 2001 et prendra fin le 31 décembre 2100, il va donc de soi que 2016 ne sera pas de tout repos ni pour Madagascar ni pour le reste du monde. Pour étayer cette affirmation, il suffit de regarder quelques années en arrière pour comprendre que cela n’est pas une blague de mauvais goût. Pour 1916, on peut par exemple citer la grande révolte arabe menée par Hussein ben Ali, chérif de La Mecque ou la bataille de Verdun durant laquelle les Allemands ont écrasé cette dernière sous un tapis de bombes. 1816 fut l’année sans été, pendant laquelle des perturbations sévères du climat détruisirent les récoltes en Europe septentrionale, dans l’est du Canada et dans le nord-est des Etats-Unis. Au mois de février 1716, un tremblement de terre fait 20 000 victimes à Alger et les secousses durent jusqu’en juin.

Au mois de mars de cette année, l’Etat indépendant sikh est écrasé par l’armée impériale moghol. On peut aller très loin dans le passé et on se rendra toujours compte qu’à chaque quinzième année, des choses graves se sont passées à travers le monde. Tout porte donc à croire que l’année 2016 n’en sera pas épargnée. A l’heure actuelle, le monde est gravement menacé par le réchauffement climatique mais il faut également prendre en compte les signes avant-coureurs de l’éclatement de la troisième guerre mondiale, l’expansion de l’Etat islamique ou de Boko Haram et des grandes migrations engendrées par ces dernières. Que peut-il ainsi se passer spécifiquement à Madagascar puisqu’il faut avouer que c’est ce qui importe le plus à la population ? Les prévisions ne sont pas les meilleures dans la mesure où la croissance économique ne sera pas encore au rendez-vous et que la pauvreté risque tout simplement ainsi de gagner du terrain. Les regards doivent donc automatiquement se tourner vers les dirigeants du pays, premiers responsables et garant du développement. Maintenant, la majorité de la population attend des changements concrets d’autant plus que les deux premières années du mandat du premier président élu de la quatrième République n’ont été que pure perte de temps. Même si les Malagasy sont connus et reconnus pour leur tolérance, il se pourrait que le locataire du palais d’Iavoloha n’ait plus droit à l’erreur s’il souhaite rester à la tête d’un pays, qui n’a jamais été dans un si piteux état, voire même misérable. Après des fêtes agrémentées par les odeurs nauséabondes des montagnes d’ordures dans toute la capitale, avec des routes complètement dégradées tendant à isoler certains quartiers, un pouvoir d’achat constamment en baisse, et un coût de la vie perpétuellement en hausse, la population ne peut sûrement plus supporter la moindre incartade des dirigeants. De ce fait, le président de la République est sur la sellette et le discours de présentation des vœux qu’il prononcera à Iavoloha pour ce début d’année sera un tournant décisif pour l’avenir du pays.

A l’issue de ce discours, tout le monde saura si les dirigeants vont continuer à nous gaver avec de belles paroles et des fausses promesses ou décideront enfin à passer à l’acte. Quoi qu’il en soit, cette année 2016 risque tout simplement d’être mouvementé parce que la population ne peut plus supporter le fait que le pays soit dirigé par des dirigeants complètement absents, physiquement mais aussi mentalement. Des évènements majeurs marqueront cette quinzième année du vingtième siècle et certains redoutent déjà que des choses gravent auront lieu dès ce mois de janvier, notamment à cause des conséquences des élections sénatoriales de la fin de l’année dernière. Les dangers sont partout et le moindre faux pas mettra le feu aux poudres.

Laza Marovola