Le nombre de ceux qui ont rejoint les prisons, Tsiafahy et Ambalatavoahangy, ne cesse d’augmenter mais l’affaire est apparemment loin de son dénouement. Evidemment, ce point d’orgue ne pourra être que la libération du dernier captif, à savoir le jeune Arnaud de 17 ans, si la petite Annie a déjà été assassinée, il y a plusieurs semaines déjà. Et malgré la présence plus que massive des forces de l’ordre et les mauvaises langues estiment que désormais, chaque mètre carré de la Capitale de l’Est est scruté à la loupe, la recherche s’avère toujours être négative. Ainsi, certains observateurs estiment que l’irréparable a été déjà commis et que pour cette fois-ci, il faudra retourner des hectares de terres puisque les bandits aussi ont déjà pris le large depuis un certain temps déjà. Ces observateurs avancent que la mise à contribution des chefs fokontany et chefs quartier a été une bonne stratégie mais prise un peu trop tard pour la simple raison que ces derniers n’ont rien remarqué et rien entendu, même pas un bruissement dans les « alan’akondro » ! En sachant pertinemment que l’étau se resserre sérieusement autour d’eux, les ravisseurs auraient sûrement préféré quitter incognito leur tanière et prendre le taxi-brousse comme tout le monde.

Coup parfait
D’ailleurs, les forces de l’ordre malgaches partent toujours avec de gros handicaps dont premièrement, les éléments aiment s’exhiber devant tout le monde et se croient être les maîtres du monde. En d’autres mots, leur première stratégie est de faire le plus de bruits possible et ils espèrent qu’avec cette méthode, ils vont faire peur et les langues vont se délier d’elles-mêmes. D’un autre côté, leurs frappes sont souvent aveugles et en adoptant une démarche de large ratissage – père, mère, frères, sœurs, membres de familles et connaissances -, ils espèrent récolter toutes les pièces du puzzle et ils ne leur restent plus qu’à les rassembler et à les montrer à la télé. Dans le cas de cette affaire, la déduction qui arrive vite dans l’esprit des observateurs, est que les kidnappeurs se trouvent à un cran au-dessus des forces de l’ordre !
Mais on sait aussi qu’à Madagascar, il n’y a pas de coup parfait et si jamais c’est le cas, certains éléments des forces de l’ordre sont partie prenante. C’est un fait et le dénouement de plusieurs affaires l’a démontré : il y a toujours des membres de force de l’ordre dans le lot des inculpés qui prennent le chemin de la prison. Et c’est toujours le cas dans cette affaire.
Et malgré la vingtaine de personnes mises sous mandat de dépôt, on ne sait toujours pas où se trouve le jeune Arnaud. Cette affaire risque donc de ne connaître aucun épilogue, comme celle d’Alek Owen, un jeune indo-pakistanais de 25 ans enlevé toujours à Toamasina au mois de juin 2014.

J.L.R